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Nucléaire iranien: les négociations prolongées jusqu'au 24 novembre

Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif (gauche) lors d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry à Vienne le 14 juillet 2014 [Jim Bourg / Pool/AFP/Archives] Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif (gauche) lors d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry à Vienne le 14 juillet 2014 [Jim Bourg / Pool/AFP/Archives]

L'Iran et les grandes puissances ont décidé vendredi soir à Vienne de se donner quatre mois supplémentaires, jusqu'au 24 novembre, pour parvenir à un accord définitif sur le programme nucléaire de Téhéran.

En parallèle, les États-Unis vont débloquer 2,8 milliards de dollars en avoirs iraniens gelés. En contrepartie, l'Iran s'engage à convertir une partie de son uranium enrichi à 20% en combustible, selon le secrétaire d’État américain John Kerry.

"Bien que nous ayons accompli des progrès tangibles dans certains domaines et que nous ayons travaillé ensemble à un texte (...), des désaccords significatifs subsistent sur certains sujets-clés", a expliqué la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton, dans un communiqué commun avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohamad Javad Zarif.

L'Iran et les pays du 5+1 (Russie, Grande-Bretagne, États-Unis, France, Chine et Allemagne) ont dit leur détermination à parvenir à un accord définitif "le plus tôt possible", selon elle.

La communauté internationale veut de fermes garanties sur la vocation civile du programme nucléaire iranien, en échange d'une levée des sanctions. La République islamique a toujours nié vouloir se doter de l'arme atomique.

En novembre dernier, les deux parties avaient signé un accord intérimaire à Genève aux termes duquel Téhéran gelait ses activités nucléaires en l'échange de la levée partielle (7 milliards de dollars) des sanctions qui asphyxient l'économie iranienne.

A l'époque, la date butoir, désormais caduque, pour parvenir à un accord définitif avait été fixée au 20 juillet.

"Il est clair que nous avons accompli des progrès tangibles dans nos négociations, mais des différends substantiels demeurent dans certains domaines", a estimé John Kerry.

- "Bon accord" -

Après une série de six rounds de négociations suite à l'accord intérimaire, les deux parties semblent avoir rapproché leurs positions sur certains points, notamment sur le réacteur à eau lourde d'Arak, susceptible de fournir du plutonium pouvant entrer dans la composition de la bombe atomique, et sur une augmentation des inspections des sites nucléaires iraniens.

Mais John Kerry a prévenu que des différends subsistaient notamment sur la question de savoir si l'Iran pouvait conserver la capacité à enrichir de l'uranium, qui sert à alimenter les centrales nucléaires pour la production d'électricité mais aussi -poussé à un niveau élevé- à la fabrication d'une arme atomique.

Le nombre de centrifugeuses (permettant d'enrichir l'uranium), est au coeur de la discussion.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry lors d'une conférence de presse après les discussions sur le nucléaire iranien à Vienne le 14 juillet 2014 [Joe Klamar / AFP/Archives]
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Le secrétaire d'Etat américain John Kerry lors d'une conférence de presse après les discussions sur le nucléaire iranien à Vienne le 14 juillet 2014

La question de l'enrichissement "est d'une importance cruciale pour tout accord définitif", a dit M. Kerry.

"Tourner le dos de façon prématurée aux efforts diplomatiques alors que des progrès significatifs ont été réalisés, ce serait nous priver nous-mêmes de la capacité à atteindre nos objectifs de manière pacifique", a-t-il encore jugé.

"Nous avons clairement dit qu'il valait mieux ne pas avoir d'accord du tout plutôt qu'un mauvais accord. Et la perspective tout à fait réaliste de parvenir à un bon accord qui remplit nos objectifs exige que nous prenions plus de temps", a expliqué le chef de la diplomatie américaine.

Pour cette raison, les parties se sont donné quatre mois supplémentaires.

D'importants représentants de l'administration américaine ont réitéré leur opposition à de nouvelles sanctions, arguant qu'il fallait laisser toute sa place à la diplomatie.

"Nous avons appliqué vigoureusement le régime de sanctions qui reste en place, et nous continuerons à le faire tout au long de la prolongation" des négociations, a indiqué samedi le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest dans un communiqué.

"Nous n'accepterons pas autre chose qu'une résolution globale remplissant nos objectifs, c'est pour quoi il est nécessaire que les négociations se poursuivent", a-t-il ajouté.

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