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Premières élections législatives "pluralistes" au Turkménistan

Une femme glisse son bulletin de vote dans un urne, devant un portrait du président turkmène Gourbangouly Berdymoukhammedov, le 15 décembre 2013 à Achkhabad [ / AFP] Une femme glisse son bulletin de vote dans un urne, devant un portrait du président turkmène Gourbangouly Berdymoukhammedov, le 15 décembre 2013 à Achkhabad [ / AFP]

La population a voté dimanche pour les premières élections législatives "pluralistes" au Turkménistan, toutefois marquées par l'absence d'un parti d'opposition capable d'ébranler la domination du président Gourbangouly Berdymoukhammedov.

Les bureaux de vote ont fermé à 19H00 (14H00 GMT) et les premiers résultats sont attendus lundi à 06H00 GMT.

Le taux de participation a été élevé, il avait atteint 87,66% à 12H00 GMT. Les chiffres définitifs devraient être annoncés dans la soirée.

Environ trois millions de Turkmènes étaient appelés à élire 125 députés pour un mandat de cinq ans.

Pour la première fois dans l'histoire du parlement de cette ex-république soviétique d'Asie centrale, deux partis se sont présentés : le Parti démocratique du Turkménistan, qu'a dirigé par le passé le chef de l'Etat lui-même, et le Parti des industriels et des hommes d'affaires du Turkménistan, créé en août 2012 et qui semble peu enclin à la contestation du régime, étant plutôt considéré comme favorable à M. Berdymoukhammedov.

99 candidats se présentaient sous l'étiquette du premier, contre 21 pour le deuxième.

Quelques dizaines d'autres candidats partisans du pouvoir en place, représentant les syndicats, les femmes ou encore des organisations de jeunesse, se sont aussi présentés.

Aux précédentes élections, en 2008, le Parti démocratique du Turkménistan avait été le seul à être en lice.

"Nous avons eu un cours spécial pour nous aider"

Autre fait inédit, une délégation de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE (Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe) était présente dans ce pays et a visité une série de bureaux de vote dimanche. Elle ne publiera toutefois son rapport qu'en février prochain.

Des Turkmènes dans un bureau de vote d'Achkhabad, le 15 décembre 2013 [ / AFP]
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Des Turkmènes dans un bureau de vote d'Achkhabad, le 15 décembre 2013
 

S'exprimant à la veille du scrutin, M. Berdymoukhammedov, qui se fait appeler "Arkadag" ("Protecteur"), a affirmé que le scrutin "montrerait le degré de développement de la démocratie et de la société civile" dans son pays.

Toutefois, il a été marqué par l'absence de personnalités majeures de l'opposition, la plupart d'entre elles ayant fui à l'étranger.

A l'intérieur d'un bureau de vote dans l'une des universités d'Achkhabad, la capitale, un jeune électeur de 18 ans, Arman Garliev, a raconté voter pour la première fois de sa vie et savoir exactement pour qui.

"Nous avons eu un cours spécial pour nous aider, nous jeunes électeurs, à comprendre l'importance de ces élections. Je vais soutenir le cap donné par notre cher Arkadag", a-t-il déclaré à l'AFP.

Des Turkmènes reçoivent leur bulletin de vote dans un bureau de Kipchak, le 15 décembre 2013 [ / AFP]
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Des Turkmènes reçoivent leur bulletin de vote dans un bureau de Kipchak, le 15 décembre 2013
 

Un autre électeur qui votait dans le village de Kiptchak, à 10 km de la capitale, a dit espérer que le nouveau parti le représenterait mieux.

"J'espère que le Parti des industriels et des hommes d'affaires va se battre pour les intérêts des ruraux et des petits entrepreneurs", a dit Geldy Biachimov, 43 ans.

M. Berdymoukhammedov, arrivé au pouvoir en 2006 après la mort du dictateur Saparmourat Niazov qui avait fait du Turkménistan l'un des pays les plus reclus au monde, a été réélu en février 2012 avec 97% des voix.

Ses détracteurs disent que le Turkménistan, courtisé par la Chine et l'Occident pour ses immenses réserves de gaz, a fait peu de progrès depuis son accession à sa tête.

"Les élections seront un nouvel événement qui devrait pousser la communauté internationale à réitérer ses appels à de réelles réformes politiques de fond au Turkménistan", ont estimé le Partenariat international pour les droits de l'homme (IPHR) et l'Initiative turkmène pour les droits de l'homme, dans un communiqué commun.

 

 

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