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Philippines : colère chez les rescapés

Les survivants du typhon attendent l'aide internationale. [TED ALJIBE / AFP]

Privés de tout, les survivants sont sous tension, dans l’attente de l’aide. La police a été déployée afin de rétablir l’ordre et stopper les pillages.

 

Au milieu des décombres, les survivants en sont réduits à se battre pour trouver de quoi se nourrir. Cinq jours après le passage du typhon Haiyan, dont le bilan officiel s’établissait hier à 1.833 morts, 2.600 blessés et 582 000 déplacés, ils désespéraient  de voir arriver l’aide internationale promise.

Mais les dégâts ralentissaient considérablement l’acheminement des vivres, et les ONG présentes sur place craignaient ainsi de voir se multiplier les violences alors que l’anarchie règne dans les régions touchées par la catastrophe. 

 

Des actes de pillages

Les bâtiments où sont stockées les denrées ont été pris d’assaut ces derniers jours. Le pillage d’un entrepôt de riz à Tacloban, hier, a tourné au drame : huit personnes ont été tuées dans l’effondrement partiel du bâtiment. Une bousculade a également eu lieu à l’aéroport de Tacloban, la ville la plus sévèrement touchée, alors que de nombreuses personnes espéraient embarquer dans l’un des avions militaires venus apporter de l’aide. 

Les maisons de particuliers n’ont pas été épargnées, nombre d’entre elles ayant été «visitées» par des pillards, alors que certains en venaient jusqu’à creuser la terre pour trouver de l’eau, faisant exploser les canalisations.

Et si la faim et le désespoir expliquent parfois ces actes, des pillards, dont certains agissent en bande organisée, sont motivés par l’appât du gain. «Ils ont pris des télévisions dans les maisons. Pour quoi faire ? Nous n’avons même pas d’électricité», déplorait une femme
victime.

«L’environnement est tendu, explique Frédéric Joli, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).Certaines personnes profitent de la situation. Et l’Etat philippin a du mal à maintenir l’ordre, alors que les policiers ont eux-mêmes été touchés par la catastrophe».

 

Une aide difficile à acheminer

Pour tenter de rétablir l’ordre, 2.000 policiers, soldats et membres des forces spéciales ont déjà été déployés, et des barrages routiers érigés sur l’archipel. Un couvre-feu a également été mis en place depuis lundi.

L’autre défi pour les autorités est de parvenir à rétablir les voies de communication afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire. Car la plupart des routes ont été coupées suite à des glissements de terrain ou des débris qui les encombrent, les voies aériennes sont saturées et les lignes téléphoniques inutilisables.

«La préoccupation majeure est d’accéder aux victimes, explique Frédéric Joli. C’est un défi logistique énorme, car il s’agit notamment de mener des opérations de terrassement, ce qui n’est pas du ressort des humanitaires.»

Une véritable course contre la montre est ainsi engagée, afin d’éviter que la situation ne s’aggrave, les autorités craignant notamment la propagation d’épidémies.

 

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