En direct
A suivre

Irlande: deux enfants retirés à des familles Rom, dont un promptement rendu

Photo fournie par la police grecque le 18 octobre 2013 montrant une fillette blonde non identifiée trouvée dans un campement de Roms à Farsala [- / Police grecque/AFP/Archives] Photo fournie par la police grecque le 18 octobre 2013 montrant une fillette blonde non identifiée trouvée dans un campement de Roms à Farsala [- / Police grecque/AFP/Archives]

Les autorités irlandaises ont retiré une fillette et un garçonnet à deux familles Rom, en raison de soupçons sur leur identité inspirés par l'affaire de "l'ange blond d'Athènes", mais ont promptement rendu le second, après des vérifications concluantes.

Le garçon aux cheveux blonds et yeux bleus, âgé de deux ans, qui vivait à Athlone, dans le centre de l'Irlande, a été retiré mardi soir à sa famille, en vertu de la loi sur la protection infantile, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police irlandaise. Il a été rapidement rendu à sa famille, a-t-il ajouté.

Selon le père du garçonnet, interviewé par la télévision irlandaise RTE, l'enfant a passé la nuit de mardi à mercredi auprès des services sociaux, le temps d'obtenir les résultats d'un test ADN.

Evoquant le policier venu chez lui, le père a déclaré à la RTE : "il est juste entré dans ma maison et m'a demandé de venir au poste de police pour quelques minutes. J'ai dit oui. (il m'a demandé) si je pouvais emmener mon fils. J'ai dit oui parce que je ne pose pas de problèmes, vous savez".

Il a dit avoir précisé à la police que son grand-père et sa femme avaient également des cheveux blonds et des yeux bleus, comme son fils.

"Je suis resté trois heures au poste de police, de 19H à 22H et j'ai fait un test ADN", a-t-il ajouté.

Mercredi matin, il a été retrouver son enfant, et le policier a dit : "pas de problème, vous pouvez récupérer votre enfant parce que je sais que c'est le vôtre", a-t-il rapporté.

A 125 kilomètres de là, à Tallaght, dans la grande banlieue de Dublin, les autorités attendaient mercredi le résultat des tests ADN pratiqués sur une fillette de 7 ans provisoirement retirée lundi d'une famille rom, et sur le couple qui affirme être les parents de l'enfant.

La police est intervenue lundi après avoir reçu un témoignage sur l'absence de ressemblance physique entre la fillette et la famille rom dans laquelle elle vivait, selon la presse irlandaise.

Le couple a produit un certificat de naissance et un passeport, mais ces documents n'ont pas convaincu la police, selon le tabloïd Sunday World.

Gabby Muntean, une éducatrice qui a été en contacts réguliers avec la famille, a incité à la prudence dans cette affaire, dans une interview au Irish Times.

"Ils (les parents) sont très affectés. Ils m'ont dit que l'enfant était à 100% le leur et ont proposé de faire des tests sanguins et ADN pour le prouver", a-t-elle dit.

Ces deux affaires surgissent au moment où un couple de rom a été inculpé en Grèce, lundi, pour l'enlèvement d'une fillette dont la découverte a provoqué des milliers d'appels de parents ou de proches à la recherche d'enfants disparus.

Pour le rapporteur spécial chargé de la protection de l'enfance de Dublin, Geoffrey Shannon, l'affaire de la fillette "est une exception".

La police "devra justifier la raison pour laquelle une intervention a été décidée (et en quoi il y avait) une menace sérieuse et immédiate à la sécurité ou au bien-être de l'enfant", a-t-il dit.

Siobhan Curran, la responsable de l'association de gens du voyage Pavee Point, a quant à elle mis en garde contre toute "chasse aux sorcières" envers les roms.

Pour Immigrant Council, une ONG irlandaise de défense des droits des migrants, "le gouvernement doit immédiatement détailler les procédures en place dans les services publics pour éviter les enquêtes au faciès".

"Le placement de deux enfants de la communauté Rom intervient une semaine après l'annonce du gouvernement que les personnes venant de l'étranger représenteraient 50% des contrôles d'aides sociales, dans le cadre d'une nouvelle vague de répression des fraudes", a déclaré Denise Charlton à la tête du Immigrant Council.

"L'Irlande a déjà été mise en garde par un rapport du Conseil de l'Europe en février sur la nécessité d'empêcher les enquêtes au faciès", a-t-elle rappelé.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités