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Les Suisses votent sur l'avenir de leurs citoyens-soldats

Des soldats suisses, le 19 septembre 2013 à Epeisse, près de Genève [Fabrice Coffrini / AFP] Des soldats suisses, le 19 septembre 2013 à Epeisse, près de Genève [Fabrice Coffrini / AFP]

Les Suisses votent dimanche sur le maintien du service militaire obligatoire, un des piliers de cette nation de citoyens-soldats et dans le seul canton du Tessin, les électeurs votent également sur l'interdiction de cacher son visage en public, une proposition dénoncée par les associations musulmanes.

Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), formé notamment de socialistes, verts et féministes, propose de supprimer la conscription obligatoire pour le remplacer soit par des volontaires, soit par une petite armée de métier.

Pas crédible, rétorquent ses nombreux adversaires en soulignant les difficultés des grands pays européens à trouver des militaires professionnels, même avec des taux de chômage plus de deux fois supérieurs à celui de la Suisse.

Selon les sondages, la proposition devrait recueillir moins du tiers des suffrages et sera rejetée.

Tous les grands partis sont contre, à l'exception du parti socialiste. Les deux chambres du parlement ont largement voté contre le projet.

Le gouvernement s'est prononcé contre et le président actuel, qui est aussi le ministre de la Défense, Ueli Maurer, souligne la nécessité de "cohésion du pays" en ces temps "d'individualisme".

"Ici au milieu de l'Europe ce n'est pas dans les 15 à 20 ans à venir que l'on doit prendre une menace d'invasion de la Suisse au sérieux", affirme le porte parole du GSsA Tobias Schnebli, considérant la conscription comme un "outil des guerres du passé".

S'appuyant sur une armée de milice actuellement de 155.000 hommes, (100.000 en 2016) et 2.650 professionnels, la Suisse impose aux hommes de servir de 18 à 32 ans, avec une période de formation de 7 semaines puis 6 périodes de 19 jours par année.

Les miliciens conservent leur arme à la maison et sont astreints à des exercices de tir chaque année. Environ 60% d'une classe d'age effectue le service, les autres font un service civil ou sont exemptés et payent alors une taxe de 4% sur leur salaire.

La votation de dimanche porte aussi sur l'ouverture nuit et jour des boutiques des stations services d'autoroute, une question qui a mobilisé la gauche et les syndicats qui y voient une tentative des libéraux de remettre en cause les lois sur le temps de travail et la fermeture des boutiques le dimanche.

Il y a aussi une question pour placer la politique de vaccination sous l'autorité fédérale et non des cantons, une occasion d'affrontements pour les défenseurs de la médecine classique face aux partisans des médecines douces.

Dans le Tessin, voisin de l'Italie, un vote sur l'interdiction de se cacher le visage dans les lieux publics est vu comme une opération anti-burqua par les associations musulmanes. Le camp du non rassemble aussi les nombreux politiques qui entendent que la Suisse s'en tienne à son "principe de neutralité religieuse des pouvoirs publics". Ils se sont toujours opposés avec succès aux initiatives contre le port du voile.

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