L’image est une des plus célèbres de l’histoire contemporaine. Yasser Arafat et Yitzhak Rabin se serrant la main à Washington, devant le président américain Bill Clinton.
Par cette poignée de main, effectuée le 13 septembre 1993, le Premier ministre israélien et le président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) mettaient fin à des mois de négociations, débutées en Norvège, et jetaient les bases d’une résolution du conflit existant entre les deux camps.
Mais vingt ans après la signature de ces accords d’Oslo, les espoirs qu’ils avaient suscités se sont évanouis.
Des accords historiques
Ce texte prévoyait la mise en place d’une Autorité palestinienne transitoire à Gaza et sur une partie de la Cisjordanie pour une période de cinq ans, pour parvenir à terme à une autonomie complète de la Cisjordanie. Ce qui représentait l’espoir d’une paix durable au Moyen-Orient et la fin d’un des plus anciens conflits au monde. «A l’époque, on avait le sentiment que la paix était en marche, irrésistible, explique le géopoliticien Dominique Moïsi, conseiller spécial de l’Ifri. Mais les détails du processus de paix n’étaient pas connus.»
Ces «détails», parmi lesquels le tracé des frontières ou l’avenir de Jérusalem, auxquels sont venus s’ajouter l’assassinat de Rabin en 1995 et la seconde Intifada, en 2000, vont achever de bloquer le processus.
Et ce n’est pas la reprise des négociations annoncée cet été, après trois ans de gel des relations, qui semble pouvoir changer la donne. Si les désirs de paix restent présents, les vingt ans passés depuis les accords ont fait s’envoler les espoirs des deux camps. En juin dernier, un sondage révélait ainsi que plus de deux tiers des Israéliens et des Palestiniens (68 et 69 %) jugent «faibles ou nulles» les chances de création dans les cinq ans d’un Etat palestinien à côté de celui d’Israël.
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