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Quatre morts dans des heurts en Egypte

Des partisans des Frères musulmans le 19 juillet 2013 au Caire [ / AFP/Archives] Des partisans des Frères musulmans le 19 juillet 2013 au Caire [ / AFP/Archives]

Quatre Egyptiens ont été tués lundi au Caire et dans sa banlieue dans des heurts entre partisans et adversaires du président déchu Mohamed Morsi, dont la famille a annoncé des poursuites contre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, l'accusant d'"enlèvement".

Les autorités de transition poursuivaient quant à elles leur programme, avec l'ouverture au public de propositions d'amendements pour réviser la Constitution, avant un discours dans la soirée du président intérimaire Adly Mansour pour l'anniversaire du renversement de la monarchie en 1952 par les "Officiers libres" conduits par Gamal Abdel Nasser.

Deux nouveaux ministres, Adel Abdelhamid Abdallah à la Justice et Ibrahim al-Doumeïri aux Transports, des postes que tous deux ont déjà occupés, ont prêté serment.

De leur côté, les Frères musulmans, ont réitéré leur rejet des nouvelles autorités en réunissant des membres islamistes du Sénat (Conseil de la Choura, Chambre haute), qui assumait la totalité du pouvoir législatif jusqu'à sa dissolution lors de la destitution de M. Morsi.

Les parlementaires ont tenu une session improvisée sur le site de la mosquée Rabaa al-Adawiya de Nasr City, un faubourg du Caire, où plusieurs milliers de pro-Morsi sont installés dans un village de tentes depuis trois semaines.

Ils ont réaffirmé leur rejet du "coup d'Etat militaire sanglant", réclamant le rétablissement dans ses fonctions du président, et de la Constitution, ainsi que "la fin immédiate de la disparition forcée" de M. Morsi.

La famille de Mohamed Morsi a dénoncé son "enlèvement".

Le secrétaire d'Etat américain Chuck Hagel (g) rencontre le général Abdel Fattah al-Sissi le 24 avril 2013 au Caire [Jim Watson / AFP/Archives]
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Le secrétaire d'Etat américain Chuck Hagel (g) rencontre le général Abdel Fattah al-Sissi le 24 avril 2013 au Caire
 

"Nous sommes en train d'engager des procédures légales localement et internationalement contre Abdel Fattah al-Sissi, chef du coup d'Etat militaire sanglant, et son groupe putschiste", a déclaré la fille du président déchu, Chaïmaa Morsi, précisant les "tenir pour pleinement responsables de la santé et de l'intégrité du président Morsi".

"Aucun d'entre nous n'a eu aucun contact avec notre père depuis l'après-midi du coup d'Etat le 3 juillet", a précisé un fils du chef de l'Etat déchu, Oussama Morsi.

"Croire en la cause de Morsi"

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, l'Union européenne (UE) et l'Allemagne, ont exigé la libération de M. Morsi, détenu au secret depuis sa destitution par l'armée à la suite d'une mobilisation massive pour son départ. La représentante diplomatique de l'UE Catherine Ashton a regretté de n'avoir pu le rencontrer, lors d'une visite la semaine dernière au Caire.

Les nouvelles autorités ont repoussé ces demandes, mais affirmé le 10 juillet qu'il était "en lieu sûr" et "traité dignement", sans toutefois apporter plus de détail sur son lieu et ses conditions de détention.

M. Morsi a en outre été interrogé le 14 juillet par la justice sur les circonstances de son évasion de prison en 2011, au début de la révolte contre le régime de Hosni Moubarak, selon des sources judiciaires.

Les partisans du président déposé poursuivaient leurs manifestations pour réclamer son retour.

En fin d'après-midi, plusieurs centaines d'entre eux se sont affrontés à des opposants à M. Morsi aux abords de la place Tahrir, dans le centre du Caire, où ces derniers sont présents depuis plusieurs semaines.

 
 

Trois Egyptiens ont par ailleurs été tués dans des affrontement entre partisans et adversaires de Mohamed Morsi dans la ville de Qalioub, à la périphérie nord du Caire, selon des sources de de sécurité.

Auparavant, des centaines de fidèles du président déchu s'étaient rassemblés à proximité du ministère de la Défense, en hommage à trois manifestantes pro-Morsi, tuées vendredi à Mansoura (nord), portant des photos et des banderoles sur lesquelles était écrit "A bas le régime militaire".

Plusieurs centaines d'autres ont manifesté devant le siège du parquet au Caire, scandant "Sissi meurtrier!".

"Je crois en la cause de Morsi, et je suis sûr que que nous le rétablirons en mettant davantage de pression dans la rue", a déclaré à l'AFP un manifestant, Mohamed Awad, venu de Minya (centre), à environ 250 km au sud de la capitale.

Dans le Sinaï, limitrophe d'Israël et de la bande de Gaza, cinq policiers ont été blessés dans une attaque à Rafah, ville frontalière entre l'Egypte et le territoire palestinien.

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