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Le Drian : "une page se tourne en Afghanistan" (2/2)

Jean-Yves Le Drian est allé à la rencontre des derniers militaires français présents sur la base de Kaia, à Kaboul. [Mattis Meichler]

Douze ans après le début de l’intervention en Afghanistan, l’armée française s’apprête à plier bagages. Après avoir remis le contrôle de sa dernière base dans le pays aux forces afghanes, elle ne compte désormais plus que 500 hommes dans le pays, qui resteront jusqu’à la fin de l’année prochaine. Venu féliciter les troupes, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, estime que l’armée française sort renforcée de son expérience afghane. 

Retrouvez la première partie de l'entretien ici

 

La mission de la France au Mali est-elle amenée à durer ?

Pour l’instant, il y a 3600 soldats. Ce chiffre va baisser à la fin de l’été, puisqu’on va tomber à 2000 soldats, pour atteindre un millier à la fin de l’année et qui resteront un certain temps. Ils devront assurer des missions de contre-terrorisme si besoin.

Mais l’opération est parfaitement réussie, et s’est doublée d’une confirmation politique avec l’accord passé à Ouagadougou il y a quelques jours, qui a permis de stabiliser les tensions entre plusieurs ethnies en particulier celles du nord et du sud. L’élection aura lieu comme prévu le 28 juillet.

 

Le Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale impose des réductions de coûts. L’armée française aura-t-elle toujours la capacité à mener ce genre d’opérations à l’avenir ?

Dans les inflexions du livre blanc, il y a d’abord une inflexion géostratégique qui fait de la sécurité du continent africain la première priorité. Il y a par ailleurs la nécessité de renforcer nos capacités de renseignement, de transport et de ravitaillement.

Nous aurons une armée plus ramassée, mais cohérente, capable d’entrer en premier, d’assumer des missions confiées par le pouvoir politique, que ce soit pour assurer notre propre sécurité ou assumer nos responsabilités internationales

 

L’amélioration du renseignement passe par l’acquisition de drones. Quels types de drones la France va-t-elle acquérir et comment va-t-elle se les procurer ?

Il y a plusieurs sortes de drones. L’essentiel pour nous, pour l’instant, ce sont les drones d’observation, ces aéronefs capables de voler dans la durée, de fournir en permanence des renseignements, et de le faire dans la discrétion.

Au Mali, nous dépendons de la volonté américaine de nous fournir des renseignements en provenance de leurs propres drones. Il y a un besoin immédiat pour notre propre sécurité, et il ne peut être réglé que par l’achat de drones « sur étagère » aux Etats-Unis ou à Israël.

Les discussions sont plus avancées avec les Etats-Unis, mais on n’exclut pas Israël. La loi de programmation militaire prévoit l’acquisition de 12 de ces drones. En revanche, cette décision n’obère pas la nécessité à l’avenir d’avoir des drones de nouvelle génération.

Lors du salon du Bourget, EADS, Dassault et Finmeccanica ont annoncé leur volonté de travailler ensemble. Le ministère de la Défense, ses partenaires européens et les industriels pourraient bâtir ensemble une feuille de route pour développer un drone européen à l’horizon 2020-2025.

 

L’acquisition de drones de combat est-elle envisagée ?

Les drones de combat, c’est pour plus tard. C’est la question de la succession de l’aviation de chasse qui se pose, qui se fera à la fois avec des machines sans pilote et avec pilote.

Là, nous sommes dans les préliminaires, nous avons une réflexion en cours entre BAE et Dassault, qui sur la demande des gouvernements français et britanniques réfléchissent à une hypothèse de réalisation commune pour l’avenir, à l’horizon 2030.

 

Vous vous êtes rendu la semaine dernière au Qatar. Les négociations sur le Rafale ont-elles avancé ?

Les discussions se poursuivent avec l’ensemble des partenaires. Aucune des perspectives d’exportation dont on parle aujourd’hui n’est fermée, que ce soit le Qatar, l’Inde, les Emirats, la Malaisie ou le Brésil.

Moi, mon rôle ce n’est pas de négocier les prix, c’est de mettre en place les conditions politiques et stratégiques permettant à l’industriel d’être en condition de discuter le mieux possible. C’est ce que j’ai fait avec le président de la République au Qatar.

 

Retrouvez la première partie de l'entretien ici

 

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