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Croatie : l'adhésion à l'UE ne fera pas de miracles, selon Zagreb

le président croate Ivo Josipovic lors d'un entretien avec l'AFP, le 18 juin 2013 à Zagreb [- / AFP] le président croate Ivo Josipovic lors d'un entretien avec l'AFP, le 18 juin 2013 à Zagreb [- / AFP]

L'adhésion de la Croatie à l'Union européenne le 1er juillet est certes un moment historique mais qui ne sera pas suivi de miracles surtout en matière de redressement économique de cette ex-république yougoslave, a déclaré le président croate Ivo Josipovic dans une interview à l'AFP.

"Le 1er juillet est une date importante, un moment historique. C'est le premier jour d'une nouvelle ère pour la Croatie. Mais il n'y aura aucun miracle", a dit M. Josipovic dont le petit pays de 4,2 millions d'habitants, indépendant depuis 1991, est en récession depuis quatre ans.

"Oui, la crise (économique) est là, mais je crois que nous sommes plus forts unis (...) et, en fin de compte, l'Europe sortira de la crise ensemble", a poursuivi cet homme politique de gauche, élu en 2010 pour un mandat de cinq ans.

M. Josipovic a admis que pour nombre de ses compatriotes, dont 20% sont frappés par le chômage, l'ambiance n'était pas à la fête en raison de graves difficultés économiques mais a assuré qu'une majorité de Croates percevait l'entrée dans l'UE comme une "victoire".

"Les citoyens se réjouissent. Les cérémonies de célébration vont être belles et pleines d'émotions mais bien sûr elles vont être modestes en raison de la situation économique" difficile, a poursuivi le président.

M. Josipovic, 55 ans, a également assuré qu'il allait résoudre de manière "civilisée" les différends frontaliers avec la Serbie, la Bosnie et le Monténégro, ainsi que les autres questions ouvertes, liées au patrimoine encore à partager suite au démantèlement de l'ex-Yougoslavie dans les années 1990.

La Slovénie, la seule ex-république yougoslave à être membre du bloc des 27 depuis 2004, avait retardé de dix mois en 2008 le rapprochement européen de Zagreb en raison d'un différend frontalier. Ljubljana avait, encore récemment, menacé de ne pas ratifier le traité croate d'adhésion tant que Zagreb n'acceptait pas de résoudre une dispute financière remontant au démembrement de l'ex-Yougoslavie.

"La Croatie ne va certainement pas faire du chantage" en profitant de son statut de membre de l'Union européenne, a dit M. Josipovic. "Nous allons régler toute dispute de manière civilisée".

Le chef de l’État s'est prononcé en faveur d'un renforcement des relations avec la Serbie et a souhaité surmonter de manière pragmatique les séquelles de la guerre croate d'indépendance (1991-95) lorsque des rebelles serbes appuyés par Belgrade avaient occupé un tiers du territoire de la Croatie, conflit qui a fait environ 20.000 morts.

Une plainte pour génocide déposée par Zagreb contre la Serbie auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) pour son rôle dans ce conflit, et une autre similaire déposée par Belgrade contre la Croatie, pèse encore sur les relations entre les deux anciens ennemis.

"Il faut voir si les raisons qui ont justifié cette plainte existent toujours", a dit M. Josipovic, juriste de profession et qui a été l'un des experts ayant rédigé la plainte croate en 1999.

Le président croate a fermement plaidé en faveur de l'intégration européenne de l'ensemble des pays des Balkans et a promis le soutien de Zagreb dans leur processus de rapprochement avec l'UE.

"Il est dans notre intérêt national d'inclure tous nos voisins dans l'Union européenne. Ça sera dans l'intérêt de la paix et du développement économique" de toute la région, a-t-il dit.

 
 

 

L'adhésion de la Croatie à l'Union européenne le 1er juillet est certes un moment historique mais qui ne sera pas suivi de miracles surtout en matière de redressement économique de cette ex-république yougoslave, a déclaré le président croate Ivo Josipovic dans une interview exclusive à l'AFP. Durée: 01:26

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