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Samaras se défend de complaisance face aux néonazis

Le Premier ministre conservateur grec, Antonis Samaras, le 23 mai 2013 à Athènes [Louisa Gouliamaki / AFP/Archives] Le Premier ministre conservateur grec, Antonis Samaras, le 23 mai 2013 à Athènes [Louisa Gouliamaki / AFP/Archives]

Le Premier ministre conservateur grec, Antonis Samaras, a protesté jeudi de sa détermination à lutter contre la percée néonazie en Grèce, alors que son zèle en la matière a été mis en doute en interne et à l'étranger par son rejet d'un projet de loi antiraciste.

A la tête d'une fragile coalition avec les socialistes et la gauche modérée, dont les divisions sur cette affaire ont éclaté lundi, M. Samaras s'est livré à ce plaidoyer dans une lettre, rendue publique, au poète Nano Valaoritis.

"Nous devons unir (...) le peuple contre les nazis! et non pas nous diviser autour du danger des néonazis", écrit M. Samaras, que l'auteur, figure tutélaire de l'intelligentsia locale, avait interpellé en s'inquiétant du champ laissé dans le pays au parti néonazi Aube Dorée.

Parmi les efforts à livrer, M. Samaras met en exergue une lutte renforcée contre "l'immigration clandestine massive": "Nous devons enlever aux néonazis leur arme principale", écrit-il.

Il annonce que son parti, la Nouvelle-Démocratie (ND), va botter en touche face à ses alliés, en proposant une "amélioration et actualisation" du cadre juridique existant, datant de 1979.

Des "dispositions vont être déposées dans la soirée au Parlement incluant la pénalisation" du négationnisme, a précisé une source gouvernementale.

Le Pasok socialiste et le Dimar de gauche modérée ont eux déposé dans la matinée sous forme d'une "proposition" minoritaire le projet de loi de départ. Non rendu public, ce texte intègre pour l'essentiel au droit grec, avec trois ans de retard, le cadre européen en la matière.

Le Congrès juif mondial avait déploré mercredi "l'échec" du gouvernement à s'entendre sur cette remise à niveau, et la Commission européenne a elle réitéré jeudi son souhait que la Grèce "mette en place" l'arsenal européen prévu.

Athènes est sur la sellette depuis des mois pour son incurie face à la généralisation des violences visant migrants et minoritaires, dont des dizaines ont été blessés et au moins trois tués.

Des partisans et certains des 18 députés d'Aube Dorée ont été impliqués dans ces attaques. Le chef de ce parti qui a raflé 7% des voix en juin, Nikos Mihaloliakos, a publiquement nié il y a un an l'extermination des Juifs par les nazis.

Issu du même moule extrémiste, une des étoiles montantes de la ND, Makis Voridis, était monté au front ces derniers jours pour rejeter comme superflue la réforme législative envisagée, que d'autres députés de droite ont dénoncée comme liberticide.

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