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Napolitano poursuit les consultations

Le président italien réélu Giorgio Napolitano au Parlement à Rome, le 22 avril 2013 [Alberto Pizzoli / AFP] Le président italien réélu Giorgio Napolitano au Parlement à Rome, le 22 avril 2013 [Alberto Pizzoli / AFP]

Le président italien réélu Giorgio Napolitano poursuivait mardi ses consultations avec les forces politiques dans l'optique de former "sans tarder" un gouvernement pour sortir de la crise la troisième économie de la zone euro.

Dans la matinée, il a rencontré les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, Pietro Grasso et Laura Boldrini, avant de poursuivre avec les délégations des groupes parlementaires.

"Il s'agit d'une série de rencontres rapides, essentiellement pour vérifier si les positions (des partis) déjà illustrées lors de précédentes consultations ont éventuellement subi des modifications", a expliqué le Quirinal.

Les entretiens se sont poursuivis à un rythme effréné avec les parlementaires et les chefs des partis traditionnels.

Après avoir rencontré le chef de l'Etat, le leader du petit parti de gauche SEL (Gauche, écologie et liberté), Nichi Vendola, a rejeté toute grande coalition avec le centre-droit de Silvio Berlusconi, reprochant à ce dernier d'"avoir détruit l'Italie".

Roberto Maroni, chef du parti régionaliste de la Ligue du Nord (droite), a pour sa part assuré qu'il resterait dans l'opposition.

Le secrétaire du Parti démocrate Pier Luigi Bersani va voter au parlement pour le président italien, le 20 avril 2013 à Rome [Andreas Solaro / AFP]
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Le secrétaire du Parti démocrate Pier Luigi Bersani va voter au parlement pour le président italien, le 20 avril 2013 à Rome
 

Pendant ce temps, le secrétaire du Parti démocrate (PD), Pier Luigi Bersani, qui a échoué à former un gouvernement et à souder ses troupes pour l'élection d'un président de la République, a confirmé sa démission devant son état-major. Tout en reconnaissant sa part de responsabilité dans les divisions internes, il a assuré que son parti demeurait "une histoire à succès" et était disponible pour un accord avec les autres forces politiques.

Lundi, tançant vertement les députés, M. Napolitano avait appelé à une large entente des forces politiques.

"Sur la base des résultats électoraux, qu'ils plaisent ou non, il n'y a pas de parti ou coalition" qui puisse gouverner "avec seulement ses propres forces", avait rappelé impitoyablement le président réélu à bientôt 88 ans.

Le Corriere della Sera, principal quotidien de la péninsule, est allé dans le même sens: en raison du "caractère exceptionnel" de la situation, "un accord s'impose entre le PD et le PDL", le Peuple de la liberté, le parti de Silvio Berlusconi.

La gauche italienne, qui a remporté la majorité des sièges à la chambre des députés mais pas au Sénat, s'est systématiquement opposée à une entente avec la droite de Silvio Berlusconi pour former un gouvernement, soutenant que sa base électorale y est opposée.

Le nom du futur premier ministre pourrait être connu très rapidement.

L'ancien chef du gouvernement italien Giuliano Amato à Rome, le 17 avril 2013 [Vincenzo Pinto / AFP/Archives]
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L'ancien chef du gouvernement italien Giuliano Amato à Rome, le 17 avril 2013
 

Selon tous les médias, l'ex-socialiste Giuliano Amato, deux fois chef du gouvernement, tient la corde et a également les préférences de M. Napolitano.

Le nom d'un des adjoints de M. Bersani, Enrico Letta, est aussi cité, tandis qu'une partie du PD voudrait proposer au poste de chef du gouvernement le jeune maire de Florence Matteo Renzi, étoile montante du parti.

Selon les analystes, le président Napolitano "a désormais une arme en plus": face "à ceux qui pensent encore jouer avec le temps et la patience des citoyens", le président "a une arme définitive: la démission", écrit Mario Calabresi, le directeur de La Stampa.

La menace de démission de cette personnalité respectée par une grande majorité de citoyens est qualifiée par Stefano Folli, du quotidien du milieu des affaires Il Sole-24 Ore, d'"arme nucléaire face aux partis".

Selon l'Osservatore Romano, le quotidien du Vatican, le Parti démocrate paie le fait d'être "replié sur sa seule identité anti-berlusconienne".

"Les Italiens attendaient un sursaut d'éthique politique et des réponses aux demandes de changement", a-t-il déploré, après des semaines d'atermoiements.

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