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Une foule de badauds s'est pressée aux funérailles de Thatcher

Des badauds rassemblés le 17 avril 2013 dans le centre de Londres pour les funérailles de Margaret Thatcher [Carl Court / Pool/AFP] Des badauds rassemblés le 17 avril 2013 dans le centre de Londres pour les funérailles de Margaret Thatcher [Carl Court / Pool/AFP]

Des dizaines de milliers de badauds, certains arrivés dès 06H30 (05H30 GMT) pour être aux premières loges, ont assisté mercredi matin aux funérailles de Margaret Thatcher, dans le centre de Londres plongée dans la grisaille.

"Mme Thatcher était une femme courageuse, en particulier sur la guerre des Malouines", a confié Trevor Fearon, 83 ans, arrivé à la première heure à proximité de Downing Street afin de rendre un dernier hommage à "la Dame de fer".

Devant la cathédrale St Paul, Carolann Henderson, une fonctionnaire de 57 ans, a installé une chaise pliante et attend l'événement avec son compagnon Paul.

"Je me suis levée à 04H00 du matin. J'admirais Mme Thatcher. J'étais policière en 1975 et nous étions très mal payés. Elle m'a permis, alors que j'étais une personne seule, d'acheter ma propre maison", a-t-elle expliqué à l'AFP. "J'ai travaillé dur pour tout ce que j'ai, ce qui correspond à ce qu'elle voulait. Nous travaillions dur et elle nous offrait le rêve".

Concernant les possibles perturbations des obsèques par les anti-Thatcher, elle dit espérer "qu'ils n'oublieront pas qu'il s'agit de funérailles".

"Pas heureux de payer pour les funérailles de Thatcher" est écrit sur une pancarte au milieu des badauds le 17 avril 2013 à Londres [Matt Dunham / Pool/AFP]
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"Pas heureux de payer pour les funérailles de Thatcher" est écrit sur une pancarte au milieu des badauds le 17 avril 2013 à Londres
 

Des opposants ont également fait sonner le réveil aux aurores pour venir exprimer leur mécontentement. Près de 200 avaient fait le déplacement et criaient "Maggie, Maggie, Maggie! Morte! Morte! Morte!"

Une mère, avec son enfant en poussette, arborait une pancarte où l'on pouvait lire "si seulement ses idées avaient pu mourir avec elle..."

"J'ai grandi en Ecosse et Thatcher a concrètement fait disparaître toute l'industrie du pays. En tant que contribuable, je suis très en colère d'avoir à payer pour ça", a lancé à l'AFP Katie McDonald, une femme médecin de 30 ans. Vêtue de noire, elle comptait tourner le dos au passage de la procession funéraire en signe de désaccord.

Dans la foule, une femme a hurlé "brûle en enfer", déclenchant des applaudissements autour d'elle.

"Nous dépensons dix millions de livres pour ça, c'est honteux et inacceptable en période d'austérité", s'est quant à lui indigné Casper Winslow, un étudiant de 22 ans arborant au dos de son tee-shirt l'inscription "la société existe bien". "Et je n'aime pas du tout la façon dont les conservateurs essayent d'en faire une sorte d'idole, comme Winston Churchill, quand elle n'était qu'une personne clivante", a-t-il ajouté.

A 08H00 (07H00 GMT), les drapeaux ont été mis en berne sur les édifices gouvernementaux. Du sable a été jeté sur les routes pavées pour faciliter le passage des chevaux.

Passage du cercueil de Margaret Thatcher le 17 avril 2013 à Londres [Joel Ryan / Pool/AFP]
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Passage du cercueil de Margaret Thatcher le 17 avril 2013 à Londres
 

Dès 09H30, les allées de la cathédrale St Paul étaient déjà remplies d'invités parmi lesquels le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, la sulfureuse Duchesse d'York Sarah Fergusson et plusieurs ministres de l'actuel gouvernement britannique.

A 09H45, les militaires des trois armées (Air, Terre, Mer) ont pris position le long de l'itinéraire pour former une haie d'honneur. Au passage du cercueil, les militaires ont abaissé leurs armes et baissé la tête en signe de respect.

Le cercueil encadré par six motards de Scotland Yard a quitté à 10H00 le palais de Westminster pour l'église St Clement Danes pour être placé sur un affût de canon. Peu après 10H30, au premier tour de roue du véhicule de la Première guerre mondiale, un coup de canon a été tiré avant 18 autres pour égrener les minutes de la procession jusque St Paul. Une fanfare jouait des marches funèbres. Des badauds massés derrière les barrières métalliques jetaient des roses au passage de la procession.

La reine Elizabeth II à son arrivée à la cathédrale Saint-Paul le 17 avril 2013 à Londres [Joel Ryan / Pool/AFP]
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La reine Elizabeth II à son arrivée à la cathédrale Saint-Paul le 17 avril 2013 à Londres
 

A 10H45, la reine Elizabeth II est arrivée à la cathédrale quelques minutes avant le cortège. Le service religieux a débuté à 11H00 après l'entrée dans la nef du cercueil.

Devant la cathédrale, Hannah Shelley, 21 ans, une étudiante américaine originaire de l'Indiana est venue avec des amis.

"Elle m'a vraiment inspirée parce que c'est la seule femme Premier ministre, qui plus est d'un pays dominant comme l'Angleterre, c'est un exploit en soi", s'est-elle enthousiasmée.

"Que je sois d'accord ou pas avec sa politique, elle a vraiment, en tant que personne, aidé les droits des femmes", a-t-elle jugé.

 
 

Des badauds s'interrogeaient: "peut-on applaudir comme pour Diana? Est-ce qu'on peut applaudir à des funérailles?"

Fixant les dernières médailles et ajustant leur béret, un groupe de militaires du régiment parachutiste qui a participé à la guerre des Malouines étaient heureux de l'emplacement de choix trouvé sur le parcours du cortège.

"Elle a été un leader exceptionnel pour le peuple. Elle a laissé ses généraux, ses amiraux et ses maréchaux faire le travail", a estimé Gary Struge, arborant fièrement une série de médailles de service en Irlande du Nord sur la poitrine.

Après la cérémonie,"nous allons boire un verre en l'honneur de la vieille dame", a-t-il dit.

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