Margaret Thatcher, l’intransigeante ex-Première ministre britannique, est décédée hier, à Londres, à l’âge de 87 ans.
«Qui gouverne la Grande-Bretagne ?» C’est peut-être cette formule, lancée en 1983 aux syndicalistes britanniques, qui définit le mieux le caractère de Margaret Thatcher, décédée hier d’une crise cardiaque. En prononçant ces mots abrupts, elle a montré au monde entier que son surnom de «Dame de fer», attribué par le journal soviétique L’étoile rouge en 1976, n’était pas usurpé.
En politique intérieure comme sur la scène internationale, cette femme d’origine modeste, fille d’épicier, a fait entrer la Grande-Bretagne dans le libéralisme et imposé le «thatchérisme» pendant plus de dix ans. Avec une force de caractère hors du commun – certains parlent de dureté – et un style sans concessions.
Première femme Première ministre
C’est aussi cette force qui lui a permis de gravir les échelons en politique. Après avoir été ministre de l’Education, Margaret Thatcher a pris la tête du Parti conservateur en 1975.
Le 4 mai 1979, dans un contexte de crise économique, elle a remporté les élections, devenant la première femme (et seule à ce jour) Première ministre de Grande-Bretagne.
Son caractère est alors apparu au grand jour. Dans ses phrases («la dame ne fait pas demi-tour») comme dans ses actes, elle a imposé ses convictions et une ligne politique dure. Conservatisme social, libéralisme économique…
Le compromis n’était possible que s’il faisait pencher la balance dans sons sens. «Elle a la bouche de Marilyn et le regard de Caligula», disait ainsi d’elle François Mitterrand, avec qui elle s’est longtemps opposée au sujet de la contribution britannique au budget de l’Europe (opposition qu’elle remportera). Elle avait d’ailleurs prononcé à cette occasion le célèbre : «I want my money back !» («Je veux récupérer mon argent !). Lire la suite.
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