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Le pape à l’écoute de Dieu

Le pape Benoît XVI le 10 octobre 2012 [Vincenzo Pinto / AFP/Archives]

Ils étaient très nombreux rassemblés hier sur la place Saint-Pierre de Rome. Brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Saint-Père nous t’aimons» ou encore «merci Sa Sainteté», les fidèles étaient venus rendre un dernier hommage à Benoît XVI, qui quittera ses fonctions jeudi à 20h.

Avant de prononcer sa dernière prière de l’Angelus, le souverain pontife s’est adressé à la foule, laissant percer par moments une vive émotion.

Un fait inhabituel chez ce pape réputé pour son tempérament austère. Il a même clos son intervention en s’adressant directement aux fidèles : «Nous serons toujours proches !», leur a-t-il lancé.

 

Une semaine chargée

Visiblement marqué par la fatigue, le pape est notamment revenu sur les raisons qui l’ont poussé à renoncer à son pontificat.

«Le Seigneur m’a appelé à “monter sur la montagne”, à me dédier encore plus à la prière et à la méditation, a-t-il affirmé.Mais ceci ne signifie pas abandonner l’Eglise, au contraire, si Dieu me demande cela c’est justement pour que je puisse continuer à la servir avec la même intensité et le même amour (…) mais désormais d’une façon plus adaptée à mon âge à mes forces.»

L’importance de ce discours se mesurait à l’aune du dispositif mis en place pour l’occasion : plus de cent policiers et tireurs d’élite étaient présents, ainsi des centaines de volontaires venus aider les pèlerins.

Une configuration qu’on devrait retrouver mercredi soir, lorsque le pape s’exprimera pour la dernière fois en public, lors de son ultime audience.

A cette occasion, la ferveur populaire devrait être à son comble. Près de 200 000 personnes sont attendues pour cette cérémonie qui a été exceptionnellement délocalisée sur la place Saint-Pierre.

«Ce sera un discours en forme de testament, rempli d’émotion, estime Caroline Pigozzi, auteur de Le Vatican indiscret (éd. Plon). Tous les cardinaux seront là pour saluer le Pape

 

Un contexte difficile

Le temps sera venu de se concentrer sur la succession. Celle-ci se fera dans un contexte rendu difficile par les affirmations de la presse transalpine ces derniers jours, selon lesquelles ce sont de nouveaux scandales au sein de l’Eglise qui ont poussé le pape à démissionner.

Ces accusations font état de l’existence d’un lobby gay au sein du Vatican, lui-même lié à des affaires de chantage et de corruption.

Signe que l’affaire est prise très au sérieux, le Vatican a vivement réagi samedi pour les dénoncer. «Certains cherchent à profiter du mouvement de surprise et de désorientation» après la démission de Benoît XVI, «pour semer la confusion et jeter le discrédit sur l’Eglise et son gouvernement», a estimé son porte-parole.

Le parfum de scandale qui entoure le Vatican pourrait peser sur la prochaine élection. «Le profil du pape qui va être élu va être observé dans ses moindres détails, analyse Caroline Pigozzi. Il suffirait qu’il ait un petit cousin qui a eu un enfant hors mariage pour que cela fasse le tour du monde en moins de 24h. Les nouvelles technologies ont amplifié l’ampleur des scandales». 

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