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Algérie : le site gazier d'In Amenas se prépare à reprendre le travail

Photo non datée du site gazier d'In Amenas, en Algérie. Photo non datée du site gazier d'In Amenas, en Algérie.[Kjetil Alsvik / Statoil/AFP/Archives]

"Nous ne céderons pas à la terreur", lance Ahmed, un employé du site gazier algérien d'In Amenas placé sous haute sécurité 15 jours après la prise d'otages meurtrière menée par un commando islamiste.

Les traces des violences qui ont rendu la région d'In Amenas tristement célèbre, étaient encore visibles jeudi: impact de balles, une unité noircie par l'explosion déclenchée par les islamistes, des 4x4 calcinés transférés dans un coin entre la base-vie et l'usine, neuf 4x4 accidentés parqués non loin.

Tout autour du site, un dispositif sécuritaire impressionnant a été mis en place: militaires, gendarmes, blindés, parachutistes.

"C'est l'endroit le mieux gardé du pays", dit un travailleur avec ironie.

"L'usine rouvrira dans moins d'un mois, mais uniquement avec les Algériens", a déclaré Lotfi Benadouda, directeur général du site gazier, à la presse internationale et locale qui a pris part au voyage organisé par le ministère de la Communication sur les lieux du drame.

L'usine, qui génère un revenu journalier de 14 millions de dollars, est gérée conjointement par l'Algérien Sonatrach, le Britannique BP et le Norvégien Statoil. Elle est située dans le Sahara à 1.300 km au sud-est d'Alger et est à l'arrêt depuis le début de la prise d'otages le 16 janvier.

"Les partenaires étrangers ne reviendront pas avant trois mois", a précisé M. Benadouda, en indiquant que pendant ce temps ils apporteraient "une assistance à distance".

Il s'exprimait devant l'unité 3 de l'usine, à quelques mètres de l'endroit où des ravisseurs islamistes ont tué, en se faisant exploser, leurs sept derniers otages étrangers le 19 janvier, lors de l'assaut final de l'armée algérienne, selon des témoins.

Au total 37 otages étrangers, dont des Occidentaux et des Asiatiques, et un Algérien ont été tués. Vingt-neuf ravisseurs ont également péri et trois autres capturés.

"Nous ne céderons pas à la terreur, nous continuerons d'avancer en dépit de la douleur", a dit Ahmed, l'employé du site de Tiguentourine, dans la région d'In Amenas.

 
 

M. Benadouda, affecté par la perte de ses collègues étrangers, explique le fonctionnement du site tout en rappelant la prise d'otages. "C'est une perte terrible pour nous", dit-il en évoquant ses collègues morts, arrivant à peine à masquer son émotion.

Quelque 120 personnes étaient sur le site pour préparer sa réouverture, selon un responsable, mais peu de personnes qui étaient présentes au moment de l'attaque se trouvaient là.

Le ministre de l'Energie Youcef Yousfi, avait annoncé le 20 janvier la réouverture de l'usine dans les 48 heures "mais nous avons découverts des explosifs à l'intérieur et avons laissé l'armée procéder au déminage, qui est terminé. Nous devons faire toutes les vérifications pour éviter le moindre risque", déclare un responsable de Sonatrach.

Pour Mohamed Laid Khalfi, le préfet d'Illizi dont dépend In Amenas, la prise d'otages "n'affectera pas le tourisme dans la région".

"La wilaya (préfecture) d'Illizi est paisible, nous n'avons pas eu d'attentats. Tiguentourine reste un acte isolé qui ne peut en aucun cas remettre en cause la sécurité et la paix dans la région", a-t-il dit à l'AFP.

Le président de l'assemblée populaire d'Illizi a dénoncé la prise d'otages: "Nous n'avons pas peur des terroristes, nous les combattrons tous".

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