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Thomas Klau : "La relation franco-allemande a toujours été conflictuelle"

Angela Merkel et François Hollande à Paris le 27 juin 2012 Angela Merkel et François Hollande à Paris le 27 juin 2012[AFP PHOTO / POOL / MICHEL EULER]

A l’occasion du 50e anniversaire du Traité de l'Elysée, fondateur du couple franco-allemand, Thomas Klau, chercheur responsable du bureau parisien du Conseil européen des relations étrangères, revient sur les relations entre les deux pays.

 

Quel bilan faire du traité de l’Elysée 50 ans après ?

Le bilan est positif. Dans l’esprit des signataires, l’esprit était de donner une base politique durable sur une refonte de la relation franco-allemande, pour éviter une nouvelle guerre. C’est réussi. C’était l’aboutissement d’un premier chapitre de la réconciliation, pas une fin en soi. C’est un traité fondateur, un point de référence qui a engagé tous les gouvernements successifs.

 

Où en est la relation franco-allemande aujourd’hui ?

Cette relation reste essentielle d’un point de vue européen. La crise de l’euro, même si elle a affiché les désaccords entre les pays, a montré qu’il était impossible de construire un compromis sans eux ou contre eux.

Mais la relation a toujours été conflictuelle. Les deux pays ont des positions de bases divergentes, et la solution se trouve toujours dans la douleur.

 

Sur quels domaines sont-ils le plus en désaccord ?

C’est dans les domaines de la défense et de la politique étrangère que le traité a été le moins bien appliqué. C’était pourtant un des axes principaux. Il n’existe pas de relation structurante dans ces domaines là, et on le voit bien avec ce qui se passe actuellement au Mali.

 

Qu’en est-il du couple Hollande-Merkel ?

Sarkozy a voulu faire passer le message d’une entente totale en cachant quelque peu les désaccords. Hollande, au contraire, a voulu marquer sa différence. Cela donne donc l’image d’un couple plus désuni qu’avant, mais dans le fond ce n’est pas vraiment le cas.

 

Quel avenir pour le couple franco-allemand ?

Dans les 10-20 ans à venir, la nécessité de trouver des accords demeurera et le couple fonctionnera toujours. Ils ont un intérêt national combiné, ils ont besoin que l’Europe avance.

Si au-delà, nous assistons à un processus qui tend vers un pouvoir fédéral et où l’importance des relations entre états disparaît (les fameux Etats-Unis d’Europe), alors la relation du couple franco-allemand ne sera plus primordiale. Ils auront tous deux rempli leur mission.

 

 

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