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Algérie : le dernier bilan officiel fait état de 37 étrangers tués

Capture d'écran en dae du 19 janvier 2013 de la de la chaîne privée algérienne Ennahar TV montrant otages entourés d'islamistes armés à Teguentourine [- / AFP]

L'Algérie a prévenu que le bilan définitif de la spectaculaire prise d'otages qui s'est terminée par un bain de sang risquait de s'alourdir après le ratissage de l'immense site gazier. Le Premier ministre a annoncé la mort de 37 étrangers, un Algérien et 29 assaillants.

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal  a annoncé vendredi en début d'après-midi que le bilan officiel de cette attaque sur le site d'In Amenas (1.300 km au sud-est d'Alger), à laquelle les forces spéciales algériennes ont mis fin après un assaut final samedi faisait état de 37 étrangers tués de huit nationalités.

Il a pris soin de préciser que ce bilan n'était pas définitif.  "Il s'agit d'un bilan provisoire", a-t-il dit. Cinq étrangers étaient toujours portés disparus après l'attaque. M. Sellal n'a pas donné de précision quant à la nationalité des victimes. Parmi les étrangers confirmés morts par leurs pays figurent un Français, un Américain, deux Roumains, trois Britanniques, six Philippins et sept Japonais.

"De nombreux étrangers ont été abattus d'une balle dans la tête", at-il ajouté.

Un premier bilan officiel samedi soir donnait 23 personnes tuées, des étrangers et des Algériens. Du côté des preneurs d'otages, 29 d'entre eux ont été tués et trois arrêtés, selon le Premier ministre.

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Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal le 12 janvier 2013 à Ghadames en Libye
 

Canadiens parmi les ravisseurs

Les assaillants sont venus du nord du Mali, a indiqué par ailleurs le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal au cours d'une conférence de presse. M. Sellal a indiqué que les assaillants étaient de nationalités algérienne, canadienne, égyptienne, tunisienne, malienne, et mauritanienne.

Ils étaient tous membres du groupe de Mokhtar Belmokhtar, l'un des fondateurs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qu'il a quitté en octobre dernier pour fonder son propre groupe.

L'armée a pu libérer 685 employés algériens et 107 étrangers, selon le ministère.

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Photo fournie le 20 janvier 2013 par SITE Intelligence Group de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar
 

L'opération, menée par 40 jihadistes de pays musulmans et occidentaux selon leur chef Mokhtar Belmokhtar, avait commencé par une attaque contre un bus transportant des expatriés du complexe vers l'aéroport d'In Amenas. Le commando s'est ensuite replié sur le site prenant des centaines d'employés en otages avant le début de l'assaut algérien jeudi.

Ennahar TV, citant des sources sécuritaires, a affirmé que deux Canadiens figuraient parmi les ravisseurs tués.

Le groupe norvégien Statoil, qui gère le site gazier avec le Britannique BP et l'Algérien Sonatrach, a fait état de recherches intenses pour retrouver notamment ses cinq employés norvégiens portés manquants.

La Malaisie était aussi sans nouvelles de deux de ses ressortissants et Manille de quatre. Trois Britanniques sont probablement morts de même qu'un Colombien, selon les autorités.

"Nous cherchons des chrétiens"

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Vue satellite du site gazier d'In Amenas, en Algérie, le 18 janvier 2013
 

Selon des témoignages de rescapés algériens les assaillants ont reçu l'aide de personnes sur place. "Il avaient des complicités à l'intérieur car ils connaissaient les chambres des expatriés et tous les détails sur le fonctionnement de la base", a dit l'un d'eux, Riad.

"Ils étaient bien renseignés", confirme un autre, Abdelkader.

"Vous, Algériens et musulmans, n'avez rien à craindre: nous cherchons les chrétiens qui tuent nos frères au Mali et en Afghanistan pour piller nos richesses", ont crié les islamistes armés aux employés algériens.

Des employés ont filmé et pris des photos de l'attaque. Les images des corps de cinq des Japonais prises par l'un d'entre eux et visionnées par l'AFP sont violentes: balles dans la tête, crânes à moitié défoncés par l'impact.

 
 

Le groupe islamiste a affirmé que le commando avait "proposé la négociation contre la suspension immédiate de l'agression contre les musulmans du Mali et la libération de nos frères détenus par les croisés. Mais l'armée n'a pas répondu (...) préférant lancer l'assaut, ce qui a conduit à l'élimination des otages".

Sur le site, que le chef des ravisseurs avait menacé de faire exploser, des opérations de déminage étaient en cours, alors que le redémarrage de l'unité de production pourrait se faire cette semaine.

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