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In Amenas : la prise d'otages en 10 questions

Le site Sonaatrach / BP / Statoil d'In Amenas dans le Sud algérien Le site Sonaatrach / BP / Statoil d'In Amenas dans le Sud algérien[Kjetil Alsvik / Statoil / AFP / Archives]

Jeudi matin, le sort des personnes toujours retenues en otages par un commando islamiste sur le site gazier d'In Amenas demeurait flou. Le point sur les informations confirmées et sur les hypothèses à vérifier.

 

> Quelles ont été les circonstances de l'attaque ?

L'opération a été déclenchée dans la nuit de mardi à mercredi par un commando bien équipé et renseigné. L'engagement a été très violent et plusieurs personnes - on parle d'un Algérien et d'un Britannique - auraient été tuées au cours de l'assaut. Selon El Watan, le commando aurait attaqué un bus transportant des employés avant de pénétrer dans le site.

 

> Quelle est la configuration du site ?

In Amenas est l'un des deux pôles de l'industrie gazière d'Algérie. L'opération aurait été menée dans la "base-vie" du site : un ensemble de bâtiments en préfabriqué qui accueillent les employés du site - exploité par la Sonatrach, BP et Statoil - hors des heures de travail. Selon des informations non confirmées, les attaquants auraient également miné les outils d'exploitation. Infographie : voir le plan des lieux.

 

> Combien de personnes sont retenues en otages ?

Les sources s'accordent pour parler d'une quarantaine de personnes retenues en otage, dont certains auraient été équipé de ceintures d'explosif. Les ravisseurs eux-mêmes ont avancé ce chiffre dans un communiqué publié sur le site mauritanien Alakhbar. "Nous affirmons que les otages sont plus de 40 Croisés dont 7 Américains et 2 Britanniques". Par ailleurs, 150 employés algériens de la société française CIS Catering seraient également retenus sur le site d'In Amenas. De son côté, le quotidien Sud-Ouest a annoncé qu'il y aurait "34 otages en neuf nationnalités" retenus sur la "base-vie" du site et "six autres dans l'usine de gaz".

 

> Des Français sont-ils retenus en otage ?

Cette question demeure encore sans réponse précise. La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a affirmé jeudi matin qu'elle n'avait pas confirmation de la présence de Français. Mais pour Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée  nationale, interrogé sur BFM TV, la présence de Français est probable. De son côté, la chaîne France 24 affirme avoir parlé à un otage français.

 

> Qui sont les auteurs de cette opération  ?

L'attaque a été revendiquée par un groupe islamiste baptisé les "Signataires de Sang". Ce groupe - ou katiba - a été crée par un Algérien, Mokhtar Belmokhtar, surnommé le "Borgne". Les informations divergent quant à leurs origines. Un des terroristes aurait affirmé venir du nord du Mali, mais l'information a été démentie par le ministre de l'Intérieur algérien Ould Kablia.

 

> Quelles sont les mobiles de l'opération ?

Selon les communiqué diffusé par les "Signataires de Sang", cette opération vise à réparer "l'humiliation de l' honneur du peuple algérien" que réprésente la décision du président Abdelaziz Bouteflika d'autoriser le survol du territoire algérien par des appareils français dans le cadre des opérations au Mali. 

 

> Le lien avec le déclenchement de l'opération "Serval" au Mali est-il évident ?

C'est l'hypothèse la plus probable comme l'atteste notamment le communiqué du commando. Du côté français, on demeure prudent pour évaluer le nniveau de corrélation entre les deux événements. Selon l'ancien ministre de la Défense Gérard Longuet, l'ampleur de l'attaque indique que l'opération était préparée de longue date.

 

> Quelles sont les revendications des preneurs d'otages ?

Selon l'AFP, qui a pu s'entretenir avec un des employés du site sous couvert d'anonymat, "les ravisseurs réclament la libération de 100 terroristes retenus en Algérie", information qui reste à confirmer. Le commando réclame également l'arrêt des opérations françaises sur le Mali. Les autorités algériennes ont fait savoir qu'elles n'entendaient pas négocier avec les preneurs d'otages.

 

> Que vont faire les autorités algériennes ?

Les forces algériennes encerclent désormais le site d'In Amenas que survolent régulièrement des hélicoptères, et les possibilités d'un assaut sont minutieusement étudiées. Trois employés du site ont réclamé jeudi par téléphone sur la chaîne Al Jazeera le retrait du dispositif algérien. L'hypothèse de la participation d'éléments français et américains à une opération a été évoquée jeudi matin. La chaîne d'information Al Jazeera rapportait jeudi matin que des tirs de snipers avaient été entendus dans la matinée.

 

> Pourquoi dispose t-on de si peu d'informations ?

Outre la nécessité de maintenir une discrétion pour préserver l'efficacité des négociations ou d'un assaut, l'ampleur de cette prise d'otages représente un camouflet pour les autorités algériennes qui se sont toujours targuées d'avoir repoussé la menace terroriste hors des frontières du pays. Les autorités veillent donc à maîtriser au maximum la diffusion des informations.

 

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Vidéo : le point sur la situation à In Amenas

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