En direct
A suivre

Belfast : nouvelle manifestation de loyalistes protestants

Des policiers anti-émeute à Belfast, le 5 janvier 2013 [Peter Muhly / AFP] Des policiers anti-émeute à Belfast, le 5 janvier 2013 [Peter Muhly / AFP]

Des incidents se sont à nouveau produits samedi à Belfast (Irlande du Nord) après une manifestation, au cours desquels des policiers ont déclaré avoir été la cible de coups de feu.

Un homme de 38 ans, soupçonné de tentative de meurtre, a été interpellé, selon la police.

Treize personnes ont été inculpées de troubles à l'ordre public, l'une dans le cadre des incidents de samedi et les 12 autres pour violences commises vendredi soir, lorsque neuf policiers ont été blessés.

Les heurts ont commencé après la dispersion d'un rassemblement devant l'hôtel de ville, dans le centre de Belfast, de plus d'un millier de protestants loyalistes qui ont défilé en brandissant l'Union Jack.

Ces partisans de l'union de l'Irlande du Nord avec le Royaume-Uni protestaient contre la décision de la mairie de ne plus faire flotter en permanence le drapeau britannique.

Dans l'est de la ville, traditionnellement protestant, une centaine de personnes ont alors commencé à lancer divers projectiles, notamment des briques et des fumigènes, en direction des policiers qui ont fait usage de canons à eau pour les disperser, d'après la police.

Celle-ci n'a pas fait état de blessés, mais elle a annoncé l'ouverture d'une enquête après les témoignages de membres des forces de l'ordre faisant état de coups de feu tirés en direction des policiers. "Un homme de 38 ans, soupçonné de tentative de meurtre, a été arrêté", dit un communiqué de la police.

"Les revendications, quelles qu'elles soient, sont une cause perdue quand ceux qui les défendent laissent des personnes se servir d'une manifestation pour couvrir une tentative de meurtre", a dénoncé Conall McDevitt, représentant du parti SDLP (proche des républicains catholiques) à l'assemblée nord-irlandaise.

Dans la nuit de vendredi à samedi, neuf policiers avaient été blessés et 18 personnes arrêtées à la suite de heurts similaires dans l'est de la ville.

Près de 300 manifestants avaient lancé des briques et des cocktails Molotov en direction des forces de l'ordre, selon la police.

Jeudi soir, des violences avaient également fait dix blessés dans les rangs des policiers.

Le Premier ministre d'Irlande du Nord, membre du Parti unioniste démocrate (DUP, protestant), Peter Robinson, a jugé vendredi ces violences "injustifiables".

"Ceux qui en sont responsables nuisent gravement à la cause qu'ils prétendent défendre", a-t-il déclaré.

Le 3 décembre, le conseil municipal de Belfast, capitale de la province britannique d'Irlande du Nord, avait décidé de ne plus faire flotter en permanence l'Union Jack sur la mairie.

Cette décision controversée avait été prise pour mettre en conformité la mairie avec les règles s'appliquant aux immeubles gouvernementaux britanniques.

Mais elle a entraîné depuis des violences répétées de la part de groupes de protestants loyalistes.

L'Ulster a connu trente ans de violences intercommunautaires entre protestants unionistes et républicains catholiques, partisans d'une unification avec la République d'Irlande, qui ont fait 3.500 morts.

Malgré l'accord de paix de 1998, qui a établi un partage du pouvoir, des incidents sporadiques se produisent encore dans la province.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités