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La dernière lubie de Robert Mugabe

Le président du Zimbabwe Robert Mugabe s'exprime devant l'Assemblée générale de l'ONU, le 26 septembre 2012 à New York [Stan Honda / AFP]

Le président-dictateur zimbabwéen Robert Mugabe qui compte bien se succéder à lui-même l'an prochain verse désormais dans le populisme à outrance dans un pays qu'il a lui même rendu exsangue. Sa dernière idée en date : que les entreprises étrangères cèdent 100% du capital à des Zimbabwéens noirs.

Héros de l'indépendance en 1980, le président Robert Mugabe qui dirige le Zimbabwe depuis 32 ans n'a sans doute pas fini d'écorner son image internationale déjà bien entamée. Démocrate devenu dictateur, il dirige un pays en proie à l'hyperinflation et la pénurie alimentaire grâce à sa politique économique totalement désordonnée. Un comble affligeant pour un pays plutôt riche en ressources.

Contraint depuis 2009 de composer avec son opposant Morgan Tsvangirai au sein d'un fragile gouvernement d'union nationale mis en place pour éviter une guerre civile, Robert Mugabe n'hésite plus ces dernières années à verser dans le populisme primaire pour se faire réélire, à 88 ans, à la tête d'un pays qu'il a unanimement rendu exsangue.

 

Une politique d'indigénisation

Ainsi, vendredi, lors du congrès de son parti, il a demandé vendredi que les sociétés étrangères présentes dans le pays cèdent 100% de leur capital à des Zimbabwéens noirs : "J'ai dit au ministre des Mines : je crois maintenant que 51%, ça suffit comme ça. Passons à 100% !", a-t-il lancé, insistant ensuite sans rire, que "les entreprises étrangères sont toujours les bienvenues au Zimbabwe, mais elles doivent se conformer aux lois du pays. "

"Oui, amenez votre propre capital, vous pourrez faire des affaires, mais la terre est à nous", a aussi déclaré le vieux président sans expliquer comment les étrangers pouvaient "amener" leur capital s'ils devaient ensuite le céder.

Une déclaration dans la droite ligne de sa politique d'"indigénisation" et d'"émancipation économique des Noirs", mise en place il y a deux ans, quitte à faire fuir les derniers investisseurs étrangers encore présents au Zimbabwe.

Depuis 2009, une loi d'indigénisation oblige toutes les entreprises à capitaux étrangers à céder 51% de leur capital à la population locale, au nom de la correction des déséquilibres hérités de la domination coloniale.

Les Zimbabwéens doivent adopter une nouvelle Constitution par référendum l'an prochain, avant l'organisation d'élections censées départager les partisans de Mugabe de ses opposants. Or la question de l'indigénisation du pays est la principale pomme de discorde avec son futur adversaire dans les urnes... à savoir le premier ministre.

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