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L'exhumation d'Arafat est "nécessaire" selon sa veuve

Des portraits de l'ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat, le 11 novembre 2012 à Naplouse [Jaafar Ashtiyeh / AFP/Archives] Des portraits de l'ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat, le 11 novembre 2012 à Naplouse [Jaafar Ashtiyeh / AFP/Archives]

L'exhumation de la dépouille du dirigeant palestinien Yasser Arafat, prévue lundi à Ramallah en présence de juges français qui enquêtent sur les causes de sa mort en 2004, est "une épreuve douloureuse mais nécessaire", a déclaré jeudi sa veuve Souha.

"C'est très douloureux, c'est un choc, et ce n'est facile ni pour moi ni pour ma fille", a déclaré à l'AFP par téléphone Souha Arafat, qui vit à Malte et dont la plainte pour assassinat devant la justice française a ouvert la voie à l'exhumation.

"Mais il faut savoir la vérité, c'est nécessaire pour notre peuple, pour les familles de martyrs de Gaza", a-t-elle ajouté. "Il faut le faire pour tourner la page sur ce grand secret qui entoure sa mort, s'il y a eu crime, il faut que ce soit découvert", a-t-elle ajouté.

"En procédant à cette exhumation, on ressuscitera sa mémoire. Ce n'est pas dégradant, c'est pour sa mémoire", a insisté Mme Arafat, tout en disant "respecter l'avis de l'autre partie de la famille" opposée à l'exhumation, notamment le neveu du défunt, Nasser al-Qidwa, président de la fondation Yasser Arafat.

"Mais il faut savoir la vérité, c'est nécessaire pour notre peuple, pour les familles de martyrs de Gaza", a-t-elle ajouté. "Il faut le faire pour tourner la page sur ce grand secret qui entoure sa mort, s'il y a eu crime, il faut que ce soit découvert", a-t-elle ajouté, tout en démentant s'être opposée à l'autopsie du corps en 2004.

De son côté, Nasser al-Qidwa a déploré "une profanation". "Il ne sortira rien de bon de tout ça, cela ne fera aucun bien aux Palestiniens", a-t-il déclaré à l'AFP. Selon M. Qidwa, qui martèle depuis des années sa conviction qu'Arafat est mort empoisonné par Israël, estime que "la conclusion finale est déjà connue".

"Je ne comprends pas la logique de cette exhumation. Les Français ont saisi tous les échantillons qu'ils voulaient (au moment de la mort d'Arafat, NDLR)", a-t-il insisté.

Les juges français chargés de l'enquête pour assassinat ouverte sur la mort du dirigeant historique palestinien, décédé le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire de la région parisienne, sont attendus dimanche à Ramallah.

L'exhumation de la dépouille, enterrée dans l'enceinte de la Mouqataa, le quartier général de la présidence de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, est prévue lundi, en présence également d'experts russes et suisses.

Des prélèvements doivent ensuite être réalisés sur la dépouille d'Arafat, dont les causes précises de la mort n'ont jamais été élucidées.

La thèse d'un empoisonnement d'Arafat a été relancée après la diffusion en juillet d'un documentaire d'Al-Jazeera révélant la présence de quantités anormales de polonium, une substance radioactive hautement toxique, sur des échantillons biologiques à partir de ses effets personnels confiés à la chaîne par sa veuve.

C'est à la suite de cette découverte que Mme Arafat, qui répète "n'accuser personne" dans cette affaire, avait déposé en France plainte contre X pour assassinat.

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