Il n’a pas dit son dernier mot. Chahuté dans les sondages depuis sa prestation décevante lors du débat du 3 octobre, Barack Obama a montré qu’il avait toujours la soif de vaincre, lors de celui de mardi soir contre le républicain Mitt Romney.
De quoi redonner une impulsion à sa campagne après deux semaines de doutes et le pousser à mettre en avant les points positifs de son bilan, comme l’explique Nicole Bacharan, co-auteur avec Dominique Simonnet du Guide des élections américaines (Tempus, septembre 2012).
Direct Matin : Que pensent les Américains du bilan de Barack Obama ?
Nicole Bacharan: le bilan est mitigé, mais il y a débat sur les causes. Est-ce sa faute, celle de la crise, ou celle des républicains qui ont tout fait pour bloquer ses projets? Selon les sondages, 52% des Américains pensent que son bilan économique n’est pas bon, ce qui n’est pas non plus une débâcle. Et plus de 60% approuvent son bilan en matière de politique étrangère. Ce qui fait le plus consensus dans le pays, c’est sans doute l’élimination d’Oussama Ben Laden.
Comment la réforme du système de santé, une de ses plus grandes promesses, est-elle perçue ?
Pour l’"Obamacare", les choses sont plus compliquées. Il y a une grande méfiance vis-à-vis de cette réforme, passée dans la douleur, car elle a fait l’objet d’une campagne de dénigrement aussi forte que s’il s’agissait d’une campagne présidentielle, avec des débats, des spots publicitaires...
Il faut savoir que depuis que le Cour suprême a ouvert en 2010 les vannes du financement politique à tout le monde, les lobbies ont un poids encore plus considérable dans le débat. Et si Obama est réélu, il va encore devoir défendre son « Obamacare » devant les lobbies pharmaceutiques et des assurances, qui veulent remodeler le système en fonction de ce qui leur est favorable.
Comment le président sortant doit-il se comporter lors du dernier débat de lundi prochain, consacré à la politique étrangère ?
Le thème du débat joue en sa faveur car son bilan en matière de politique étrangère est perçu assez positivement (avec le retrait d’Irak ou la mort d’Oussama Ben Laden). Il a une expérience que Romney n’a pas et a acquis l’image d’un commandant en chef. Lors du prochain débat, Obama va essayer de prouver que les propos de Romney - qui l’accuse de faiblesse dans le dossier sur le nucléaire iranien - sont creux. Il va devoir pousser le républicain dans ses retranchements en disant : « si Romney veut engager la guerre avec l’Iran, il doit le dire clairement».
La vidéo du débat:
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