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Benoît XVI 50 ans après le Concile : "il y a toujours la zizanie" dans l'Eglise

Le Pape Benoît XVI s'adresse à une foule de fidèles rassemblés place Saint-Pierre, à Rome, le 11 octobre 2012 [Alberto Pizzoli / AFP] Le Pape Benoît XVI s'adresse à une foule de fidèles rassemblés place Saint-Pierre, à Rome, le 11 octobre 2012 [Alberto Pizzoli / AFP]

Le pape Benoît XVI a affirmé jeudi qu'il y avait "toujours la zizanie" dans l'Eglise catholique, dans un message depuis sa fenêtre à quarante mille fidèles rassemblés place Saint-Pierre, pour le cinquantième anniversaire du Concile.

"Dans le champ du Seigneur il y a toujours la zizanie, dans le filet de Pierre il y a aussi des poissons mauvais, la fragilité humaine est aussi dans l'Eglise", a déclaré le pape, dans une allusion notamment au scandale "Vatileaks".

Il dit parler avec une "joie plus sobre" que son prédécesseur Jean XXIII qui s'était adressé de la même fenêtre aux fidèles le premier jour du Concile, évoquant "le pêché" qui existe actuellement dans l'Eglise.

Des milliers de fidèles avaient répondu à un appel de l'Action catholique en participant à une procession aux bougies du Château Saint-Ange à la place Saint-Pierre.

Evoquant le Concile, Benoît XVI a parlé de "printemps de l'Eglise". "Encore aujourd'hui, nous sommes heureux, mais notre joie est plus sobre, plus humble", a-t-il noté.

Dans la matinée, Benoît XVI avait lancé une "Année de la foi" pour 1,2 milliard de catholiques et célébré l'anniversaire du Concile Vatican II.

Des milliers de fidèles avaient répondu à un appel de l'Action catholique en participant à une procession aux bougies du Château Saint-Ange à la place Saint-Pierre.

Il y a cinquante ans, des dizaines de milliers de fidèles avaient marché, également dans la nuit, dans un fleuve de lumière, jusque sous les fenêtres de Jean XXIII.

Le pape italien, connu pour sa simplicité, avait alors salué la foule, en ce premier jour du Concile, par son célébre discours improvisé dit "de la lune", qui avait créé une émotion considérable dans une Eglise souvent figée dans la solennité.

"Le monde entier est rassemblé ici. Il semble que la lune elle-même s'est hâtée ce soir de regarder ce spectacle (...) Ma personne ne compte pas : c'est un frère qui vous parle", avait-il lancé aux fidèles.

"En rentrant chez vous, vous trouverez vos enfants. Donnez une caresse à vos enfants, et dites-leur : c'est la caresse du pape. Vous trouverez quelque larme à essuyer. Dites une bonne parole. Le pape est avec nous", avait-il ajouté, très applaudi.

A la fin de son allocution improvisée, Benoît XVI, ému et évoquant "les paroles inoubliables et pleines de poésie, de bonté" du pape italien, a repris le message de son prédécesseur : "j'ose faire miennes les paroles" de Jean XXIII, a-t-il dit, et "je vous dis : allez à la maison et donnez un baiser à vos enfants, et dites leur : c'est de la part du pape".

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