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Netanyahu à l'ONU pour pourfendre un Iran nucléaire

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 23 septembre 2012 à Jérusalem [Ariel Schalit / AFP] Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 23 septembre 2012 à Jérusalem [Ariel Schalit / AFP]

Benjamin Netanyahu va réitérer ses mises en garde contre un Iran nucléaire devant l'ONU, jeudi à New York, sur fond de frictions avec l'allié américain qui refuse d'imposer à Téhéran les "lignes rouges" qu'exige le Premier ministre israélien.

"Je vais rappeler à la communauté internationale qu'il est impossible de tolérer que le pays le plus dangereux du monde se dote de l'arme la plus dangereuse au monde", a prévenu M. Netanyahu mardi, à la veille de son départ pour New York.

Dans l'entourage du Premier ministre, on espère que son discours conduira à "une détermination internationale accrue" pour empêcher Téhéran d'acquérir une capacité nucléaire militaire.

Depuis son accession au pouvoir en mars 2009, M. Netanyahu a placé "la menace iranienne" au coeur de sa politique étrangère et n'a cessé de la brandir auprès de l'opinion israélienne et internationale.

Israël, considéré comme l'unique détenteur de l'arme nucléaire dans la région, et les grandes puissances soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie catégoriquement.

Le chef du gouvernement israélien, pour qui les sanctions internationales n'ont jusqu'ici "pas détourné d'un iota" les dirigeants iraniens de leurs ambitions nucléaires, agite l'option d'une frappe préventive contre l'Iran.

Il a affirmé récemment à des télévisions américaines que l'Iran aura parcouru d'ici un semestre "90% du chemin" pour disposer de la quantité d'uranium enrichi nécessaire à une bombe atomique.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré inquiet mardi des menaces de guerre proférées ces dernières semaines par Israël comme par l'Iran qui prédit régulièrement la destruction du "régime sioniste".

Ces dernières semaines, M. Netanyahu a haussé le ton en réclamant avec insistance à l'administration Obama de fixer à l'Iran "des lignes rouges claires" à ne pas franchir dans son programme nucléaire sous peine de s'exposer à une attaque militaire.

Mais il s'est heurté à des fins de non-recevoir de Washington, la dernière dimanche quand le président Barack Obama a qualifié de "bruit" les appels d'Israël à dicter des ultimatums à l'Iran.

Discorde

M. Obama dit comprendre les inquiétudes d'Israël et a réaffirmé mardi à l'ONU que "les Etats-Unis feront ce qu'ils doivent pour empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire".

Mais le président américain, en pleine campagne électorale, privilégie pour l'heure la diplomatie et un renforcement des sanctions frappant déjà l'Iran.

Ces divergences, étalées au grand jour, ont déclenché une vive discorde diplomatique entre l'Etat hébreu et son partenaire américain.

"Bibi" Netanyahu a même été accusé par les médias israéliens de s'immiscer dans la campagne américaine en faveur du républicain Mitt Romney, avec qui il partage des affinités idéologiques.

La Maison Blanche a fait savoir que MM. Obama et Netanyahu ne se verraient pas lors de l'Assemblée générale de l'ONU en raison d'une "incompatibilité" de leurs agendas.

Durant sa visite de trois jours à New York, le Premier ministre israélien aura en revanche des entretiens avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, Ban Ki-moon et son homologue conservateur canadien Stephen Harper, devenu le premier allié d'Israël sur la scène internationale.

Sur le fond, les deux pays restent néanmoins "unis" sur le dossier nucléaire iranien, assurent officiels et analystes.

"Foncièrement, tous deux sont d'accord, non seulement sur le danger de l'Iran, mais aussi sur leur détermination à empêcher ce pays d'accéder à la bombe", souligne Zalman Shoval, ancien ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis.

Selon lui, M. Netanyahu devrait profiter de la tribune des Nations unies pour expliquer que ses divergences avec les Américains "portent sur des détails et non sur le fond".

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