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Assange : le casse-tête diplomatique continue

Le cas de Julian Assange, toujours retranché dans l'ambassade d'Equateur à Londres, nourrisait à la fois samedi de nombreux propos diplomatiques, et les spéculations sur la manière dont il pourrait, sans être arrêté, tenir sa promesse d'apparaître publiquement dimanche.[AFP] Le cas de Julian Assange, toujours retranché dans l'ambassade d'Equateur à Londres, nourrisait à la fois samedi de nombreux propos diplomatiques, et les spéculations sur la manière dont il pourrait, sans être arrêté, tenir sa promesse d'apparaître publiquement dimanche.[AFP]

Le cas de Julian Assange, toujours retranché dans l'ambassade d'Equateur à Londres, nourrissait à la fois samedi de nombreux propos diplomatiques, et les spéculations sur la manière dont il pourrait, sans être arrêté, tenir sa promesse d'apparaître publiquement dimanche.

Jeudi, après l'annonce de la décision équatorienne d'accorder l'asile à M. Assange, le réseau WikiLeaks qu'il a fondé avait annoncé sur Twitter qu'il "ferait une déclaration publique devant l'ambassade d'Equateur dimanche à 14h00" (13h00 GMT), soit "deux mois exactement après qu'il y est entré", et qu'il s'agirait de "sa première apparition publique depuis mars".

La question est à présent de savoir comment M. Assange, que les Britanniques sont bien décidés à extrader vers la Suède qui le réclame pour l'interroger sur le viol et l'agression sexuelle de deux jeunes femmes, pourrait sortir sans être arrêté.

Le Foreign Office, le ministère des Affaires étrangères britannique, n'éclairait guère, renvoyant aux propos cette semaine du ministre William Hague, selon lequel que le Royaume-Uni "ne permettra pas à M. Assange de sortir librement du pays", tout en étant "résolu à travailler avec les Equatoriens pour résoudre cette affaire à l'amiable".

Julian Assange risque bien l'arrestation immédiate s'il sort devant l'immeuble de briques rouges situé derrière le magasin Harrod's, et même s'il met les pieds dans les parties communes de cet immeuble, dont l'ambassade n'occupe qu'un appartement: en effet, elles sont considérées comme "territoire britannique", a confirmé à l'AFP le Foreign Office.

La police a indiqué "qu'elle était au courant" de la possibilité d'une telle sortie, et "mettrait en place le plan approprié", le cas échéant.

M. Assange pourrait cependant s'exprimer sans risque depuis le balcon de fer forgé blanc de l'ambassade, a laissé entendre une source officielle britannique.

Samedi, un porte-parole de WikiLeaks a déclaré "ne pas avoir de détails sur la manière dont cela va se passer", ajoutant qu'il comptait garder pour lui le peu qu'il savait, "pour des raisons de sécurité".

Pendant ce temps, à l'ambassade, devant laquelle ne stationnaient samedi matin que neuf policiers et sept de ses supporters, M. Assange, 41 ans, "dormait et ne souhaitait pas être dérangé", selon un employé joint par l'AFP.

Selon la presse britannique, il vit dans une petite pièce dotée d'un lit une place et d'une douche bricolée, lit et travaille sur son ordinateur. Il disposerait en outre d'un tapis de course et d'une lampe à bronzer.

Le casse-tête diplomatique autour de son cas continuait pendant ce temps. L'Equateur a convoqué les ministres des Affaires étrangères de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) dimanche à Guayaquil pour faire un point sur la situation, tandis que l'organisation des Etats américains (OEA) a annoncé qu'elle convoquerait une réunion le 24 août à Washington de ses ministres des Affaires étrangères.

Les Etats-Unis, qui ont dit rejeter la notion "d'asile diplomatique" invoquée par l'Equateur, et le Canada, ont voté contre cette réunion. Quito a annoncé aussi envisager de saisir la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye pour contraindre la Grande-Bretagne à délivrer un sauf-conduit à M. Assange.

Le ton est aussi monté entre la Suède et l'Equateur, dont le ministre des Affaires étrangères Ricardo Patino avait émis l'idée jeudi que Stockholm pourrait ne pas respecter les droits de défense de M. Assange. "C'est inacceptable", a commenté le premier ministre suédois Fredrick Reinfeldt.

Alors que l'argument principal de M. Assange pour refuser son extradition vers la Suède est la crainte d'être extradé ensuite vers les Etats-Unis pour y répondre d'espionnage après la divulgation de centaines de milliers de télégrammes diplomatiques américains par WikiLeaks en 2010, l'Australie, son pays d'origine, a ajouté à la confusion samedi.

Le ministre australien du Commerce, Craig Emerson, a en effet indiqué que l'ambassade australienne à Washington s'était "préparée à la possibilité d'une extradition" de M. Assange, avant de minimiser ces propos en remarquant qu'il est naturel que les diplomates se préparent à toutes les situations. "Il n'y a aucune preuve d'une telle démarche pour le moment", a-t-il assuré.

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