En direct
A suivre

La menace islamiste se précise au Mali

Une femme arrive à Bamako après deux jours de voyage pour fuir la région de Tombouctou.[ISSOUF SANAGO / AFP]

La situation restait incertaine, hier au Mali, où les démonstrations de force des islamistes se multiplient.

Dès mardi soir, Alain Juppé avait tiré la sonnette d’alarme. «Certains rebelles, avec al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), pourraient envisager de s’emparer de l’ensemble du territoire malien pour en faire une république islamiste», a-t-il déclaré. Cette hypothèse est alimentée par la situation dans le nord du pays, aux mains des rebelles. A Tombouctou, les islamistes touaregs d’Ansar Dine et des membres d’Aqmi ont chassé les rebelles touaregs laïques du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Et la présence sur place de trois chefs d’Aqmi semble indiquer que la composante islamiste de la rébellion prend le dessus.

La charia dans le Nord

Le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, aurait déclaré aux imams de la ville n’être pas venu «pour l’indépendance mais pour l’application de la loi islamique», la charia. Dans les rues, les femmes seraient toutes voilées et les voleurs auraient été menacés de se voir couper la main. Mais des questions subsistent sur la capacité des groupes islamistes à poursuivre leur progression vers le sud. «Au Mali, à majorité musulmane, la laïcité est très forte, explique Anne Doquet, de l’IRD. Il serait étonnant que la population se laisse imposer la charia.» Si la junte militaire reste très faible, les forces de la Cédéao (qui regroupe les pays d’Afrique de l’Ouest) sont prêtes à intervenir. Elles peuvent compter sur le soutien du Conseil de sécurité de l’Onu, qui a adopté hier une résolution condamnant les actions des troupes rebelles.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités