En direct
A suivre

La Chine recule sur la légalisation des "disparitions forcées"

La Chine a apparemment reculé cette semaine sur son projet d'adopter une loi qui permettrait aux autorités de détenir des personnes dans un endroit secret, des "disparitions forcées" fortement critiquées par les organisations de défense des droits de l'Homme.[AFP/Archives]

La Chine a apparemment reculé cette semaine sur son projet d'adopter une loi qui permettrait aux autorités de détenir des personnes dans un endroit secret, des "disparitions forcées" fortement critiquées par les organisations de défense des droits de l'Homme.

Ces détentions cachées, sans aucune information transmise aux proches par les autorités, devaient trouver un cadre légal grâce au vote d'un amendement au Code pénal chinois lors de la session annuelle du Parlement chinois en cours cette semaine.

Mais cette clause, qui stipulait notamment que les personnes suspectées de terrorisme ou de mettre en danger la sécurité nationale pouvaient être emmenées dans des endroits secrets de détention sans que leur famille soit informée -- a disparu du dernier projet de texte consulté jeudi par l'AFP.

"Le retrait de la clause sur les disparitions est une victoire pour les réformistes et une défaite de l'appareil de sécurité qui voulait encore davantage consolider son pouvoir", a commenté Nicholas Bequelin, chercheur à l'organisation Human Rights Watch.

Les autorités chinoises avaient l'an dernier indiqué leur souhait de modifier la législation afin d'autoriser la détention, sans qu'aucune charge ne soit annoncée, de personnes pour une période allant jusqu'à six mois, dans des endroits secrets et non pas dans des commissariats ou des prisons.

Cette nouvelle loi aurait officialisé les "disparitions forcées" qui ont déjà cours en Chine, même si elles sont vivement dénoncées par les militants des droits de l'Homme.

En avril 2011, l'ONU avait exprimé son inquiétude face aux disparitions forcées de militants des droits de l'Homme et avocats chinois, rappelant que "les disparitions forcées constituent un crime en droit international".

Le célèbre artiste chinois contestataire Ai Weiwei a par exemple été détenu au secret de début avril à fin juin 2011 en Chine, officiellement pour des infractions d'évasion fiscale, mais pour les défenseurs des droits de l'Homme il ne fait pas de doute que les autorités ont voulu isoler et tenter de dompter cet esprit trop libre.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités