D17 retransmet ce soir en direct la cérémonie des Globes de Cristal depuis le Lido. Président du jury de la 9e édition de l’événement qui récompense les œuvres culturelles de l’année, Guillaume Durand se réjouit des débats qui ont pu animer les sélections et de la variété des domaines artistiques concernés.
Quel est le concept de la soirée ?
C’est une grande soirée qui, comme les Césars, les Oscars et le modèle original des Golden Globes aux Etats-Unis, récompense les différentes activités culturelles. La caractéristique des Globes de Cristal, c’est d’intégrer la littérature, le one-man show…
C’est une sorte d’outsider brillant aux cérémonies classiques, avec ce détail – comme aux Etats-Unis pour les Golden Globes – ce sont les journalistes qui votent et pas les professionnels.
Quand intervient le président du jury ?
Il s’occupe avec les organisateurs de la partie qui consiste à sélectionner les candidats aux Globes sur l’ensemble de la production. Avec un comité de sélection - des journalistes de la presse écrite culturelle et des radios - on se réunit avec les livres importants de l’année, les films importants de l’année, les one man shows etc...
Ensuite il faut créer les listes de nommés. C’est là que je suis intervenu. Après l’ensemble des journalistes (7000 ont été sollicités cette année ndlr) vote.
La sélection des nommés a-t-elle donné lieu à des débats ?
Pour y avoir joué modestement mon rôle, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a des débats. Il sera justement intéressant de voir si par exemple on est plus sur une ligne Cannes ou sur une ligne césars pour Abdellatif Kechiche et Guillaume Gallienne.
Est-ce que le fait que ce soit des journalistes qui votent plutôt que des professionnels reflète plus les goûts du public ?
Je ne sais pas, parce que je pense que c’est un triptyque où les gens ont une attitude assez différente. Si on prend l’exemple du cinéma en France, on voit bien que le grand public a un goût historique qui le porte vers les comédies.
De Gérard Oury à Dany Boon, il y a une tradition française qui est totalement ignorée par les Césars. De leur côté, les professionnels ont toujours tendance à intégrer les nouvelles pousses du cinéma, celles qui présentent des projets plus expérimentaux, parce qu’il en va de l’avenir de la profession. Les journalistes eux sont entre les deux.
Ils ne sont ni le grand public ni "les professionnels de la profession". Cela donnera donc un palmarès différent. Et puis surtout il y a des catégories différentes, donc on est à la fois concurrents des Molières, des Césars, des prix littéraires de la rentrée de novembre... C’est la cérémonie la plus généraliste.
Quel rôle allez-vous jouer durant le direct de ce soir ?
C’est un peu celui de Cluzet (président de la dernière cérémonie des césars, ndlr). La seule chose que j’ai par rapport à lui, c’est que j’ai la possibilité de remettre un Globe d’honneur. Et j’ai choisi de le donner à Yan Pei-Ming, un peintre d’origine chinoise qui vit à Dijon et qui est exposé dans le monde entier.
Grâce à Serge Benaïm (producteur de l’événement) j’ai la possibilité de dire : «Oui il y a Kechiche, oui il y a Houellebecq, mais il existe aussi Yan Pei-Ming, Pierre Soulages, Daniel Buren, Jean Nouvel et des tas de gens qui représentent la France à l’étranger et qui n’apparaissent dans aucune cérémonie.»
La 9e cérémonie des Globes de Cristal, D17, lundi 10 mars 2014 à 22h30.