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La ligne blanche de la vie privée

Jean-Marc Morandini, journaliste et amateur TV.[THOMAS VOLAIRE]

Hier, à Paris, s’est ouvert le procès de Jacques Pessis, le biographe de Thierry Le Luron. Un épisode judiciaire étonnant où se posent plusieurs questions sur le métier de journaliste. Que peut-on vraiment dire sur les stars ?

A-t-on le droit de parler de leur vie privée et en particulier de leur état de santé ? La mort d’une vedette nous autorise-t-elle à tout dire sur son intimité ? Pendant plusieurs années, la mort de Thierry Le Luron a été qualifiée pudiquement de «longue maladie» par la famille et les médias.

Mais, depuis quelques mois, les langues se délient et le mot sida a enfin été prononcé. C’est d’ailleurs l’une de ses plus proches amies, Line Renaud, qui avait osé pour la première fois citer le nom de ce terrible virus dans Sept à huit, sur TF1.

Mais l’affaire qui est arrivée hier devant le tribunal est un peu différente. Le 14 février 2012, sur France Info, Jacques Pessis avait déclaré : «Thierry Le Luron était un grand ami… En réalité, il est mort du sida – il le savait d’ailleurs lui-même – mais il y a une raison : c’est-à-dire qu’il avait une assurance vie et des dettes. Et si on avait dit qu’il était mort du sida, ses parents n’auraient pas touché l’assurance…»

C’est cette dernière phrase qui pose problème aux héritiers qui dénoncent une pure diffamation et se disent choqués par ces propos. La justice va donc devoir tracer la ligne blanche, celle que journalistes et biographes ne doivent pas franchir.

 

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