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Jean-Pierre Pernaut : "25 ans à la tête du 13H de TF1 ? C'est beaucoup de fierté !"

[© CHRISTOPHE CHEVALIN-TF1]

Le 22 février 1988, Jean-Pierre Pernaut succédait à Yves Mourousi à la présentation du journal de 13H de TF1. Un quart de siècle après, alors que son édition est suivie en moyenne par plus de 6 millions de téléspectateurs en 2013, le journaliste n’a rien perdu de l’enthousiasme de ses débuts.

 

Comment vous sentez-vous après 25 ans à la tête du 13h de TF1 ?

Comme il y a 25 ans, c'est-à-dire prêt à préparer le journal de demain. Et symboliquement, c’est beaucoup de fierté.

 

Le matin vous ne vous dîtes pas : « mon dieu, cela fait vingt cinq ans que ça dure » ?

Oh non. Ce n’est pas possible parce qu’il n’y a pas un jour semblable quand on fait ce métier, quand on a la chance de présenter un journal comme le 13H avec une rédaction, avec des correspondants en région, à concevoir un journal… c’est tous les jours aussi passionnant que la veille, et ça le sera sans doute demain.

 

Comment expliquez-vous cette longévité ?

Je ne l’explique pas. Il faudrait demander à Nonce Paolini pourquoi il me garde (rires). Je ne sais. C’est peut être parce que je suis bien là où je suis, que je me passionne pour ce métier, parce que ce journal de 13H, on m’a donné carte blanche il y a 25 ans pour le remanier et lui donner la ligne éditoriale qui est la sienne aujourd’hui.

Elle évolue en fonction de la société, de la technologie aussi. C’est la passion d’un boulot où on se dit tous les matins : « C’est formidable d’être là ! ».

 

On parle beaucoup du « style Pernaut »… comment le définiriez-vous ?

Je ne peux pas définir le « style Pernaut » ! C’est vrai que j’ai été le premier en 1988 à essayer de fabriquer un journal national à partir d’information venant de toute la France.

On a voulu recentrer le journal, faire un journal national en essayant - et c’est ça l’idée de départ qui a tout changé et qui a peut être donné le « style Pernaut » - de créer le métier de correspondant régional dans une chaîne de télévision nationale. Cela n’existait pas.

Aujourd’hui, nous avons 20 bureaux avec 150 journalistes répartis un peu partout en France. Ils connaissent bien leur région et peuvent voir quelles sont les préoccupations des gens. Le pouvoir d’achat, on en parle dans le 13H depuis 2003. C’est devenu un sujet politique national en 2007. Donc on a pris quatre ans d’avance sur tout le monde. Le « style Pernaut », c’est de s’intéresser aux gens, à leur perception de l’actualité.

 

Que répondre à ceux qui dénoncent le côté « populiste » de votre journal ?

Je trouve cela méprisant de parler de « populisme » quand on s’intéresse aux gens. C’est le mépris du public. Moi je respecte profondément les téléspectateurs, qu’ils regardent ou non le 13H. Il y a deux manières de voir les choses. Soit on va voir des institutionnels qui parlent « au nom de », soit on va voir des gens « concernés par ». Quand il y a un problème à Florange, on envoie nos équipes sur place.

Ce sont ces reportages de terrain que nous mettons en avant, sans pour autant négliger l’institutionnel. Quand il y a une élection présidentielle, il y a bien évidemment une campagne électorale que nous suivons largement dans le journal de 13H. Mais on ne traite pas de la « politique politicienne », nous allons voir ce qui se passe sur le terrain.

Le populisme dont on m’accuse, moi je dis que ce n’est pas être « populiste » que d’être populaire. On a 46% de part d’audience. Nous sommes le 2e journal d’Europe derrière le 20H de TF1. Donc il y a beaucoup de fierté de réussir tous les jours à concevoir un programme qui est un journal d’information avec 20 minutes d’actualité brute, mais avec ce regard des gens, ce regard de terrain, ce regard concret sur, par exemple, la fermeture d’une usine avec les ouvriers qui travaillent dedans.

Donc je trouve que qualifier cela comme étant « populiste », c’est méprisant, et facile en plus.

 

 

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