Depuis plus de vingt ans, William Leymergie réveille la France dans Télématin.
Avec en moyenne 36 % de part d’audience, l’animateur et producteur est aux commandes d’un paquebot insubmersible. Après quarante-deux années d’aventures télévisuelles, sa passion reste intacte.
Quel est le secret de votre longévité ?
Télématin est une émission qu’il faut modifier sans cesse sans jamais que cela ne se voit. Il faut procéder à des changements fréquents mais doux et harmonieux. Il faut toujours surprendre les téléspectateurs sans les déstabiliser.
Est-ce que le succès des chaînes d’informations vous fait peur ?
Pour l’instant, nos principaux concurrents sont les radios et non les chaînes d’info. Car ces chaînes amènent de nouveaux téléspectateurs qui peuvent aussi être séduits par notre formule basée sur un socle d’informations, mais le reste relève du magazine avec beaucoup de reportages. Mais je pense que dans les cinq ans à venir, elles vont considérablement progresser et il va falloir que nous nous en préoccupions d’une manière ou d’une autre, sans devoir les imiter.
Avec plus de deux heures de direct par jour, comment tenir le coup ?
Je suis monomaniaque. Télématin est plus que mon sport favori : je ne fais que ça. Le jour où je ne ressentirai plus d’envie, alors, ce sera la fin. Pour l’instant, ce n’est pas le cas et je dis «patience» à mes successeurs. Et il y en a qui attendent depuis longtemps.
Vous avez débuté en 1970 à l’ORTF. Quel est votre regard sur la télé ?
La télévision de mon enfance était ambitieuse. Il y avait une large palette d’émissions, qui s’est réduite car beaucoup de chaînes doivent faire rentrer l’argent, faisant tomber pas mal de pans de leur offre. Je suis sûr qu’il y a la place pour des émissions intellectuellement ambitieuses. Le problème n’est pas le fond mais la forme. La culture n’est pas un vaste bavardage. Télématin fournit 24 reportages culturels par semaine. Qui dit mieux ?