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Sur le web, les ados ne regardent pas que des séries

Smartphone Les supports de visionnages se multiplient, notamment avec la banalisation des smartphones.[Archives / AFP]

Selon une étude du CSA rendue publique mardi, les adolescents ont de plus en plus accès à des contenus inadaptés à leur âge. Ainsi, 68% des 15-17 ans ont déjà regardé des contenus pornographiques sur Internet.

Dans sa dernière étude commandée à l’institut TNS-Sofres, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) cherche à évaluer l’impact de sa campagne de sensibilisation à la protection du jeune public lancée en 2011.

Les premiers résultats montrent que si les parents et les jeunes enfants sont réceptifs aux messages délivrés par le CSA en matière de sensibilisation, les adolescents le sont beaucoup moins. Nombre d’entre eux, guidés par un rejet total de l’autorité du CSA et de leurs parents, reconnaissent regarder des contenus « gênants » (à savoir violents ou pornographiques).

Ainsi, 43% des 11-13 ans et 68% des 15-17 ans ont déjà accédé à des contenus choquants, à caractère pornographique, sur le Web d’après le baromètre « Enfants et Internet » de la société Calysto. Si regarder de tels contenus est devenu pour les garçons un premier rite de passage vers la sexualité ou l’âge adulte, il faut préciser que ces pratiques sont facilitées par l’émergence des smartphones et d’Internet. De nombreux collégiens expliquent « qu’à la récré, (les garçons) vont tous aux toilettes, ils se matent des films dans les cabines, à deux ou trois ». La fratrie dans le visionnage et l’apprentissage de l’usage de la télévision est un point important.

Ces pratiques s’expliquent également par un rejet de l’autorité parentale et une envie d’appartenir au monde des « grands ». Bien que sensibilisés par leurs parents aux violences de ces images, beaucoup avouent « regarder quand même » et revendiquent le fait de faire ce qu’ils veulent. Quand les parents ont eu l’idée d’installer sur les ordinateurs familiaux des contrôles parentaux, les ados savent comment les craquer ou utilisent l'outil de navigation privée.

Cette augmentation du visionnage d’images choquantes s’explique également par une évolution des pratiques. Les enfants sont souvent livrés à eux-mêmes au moment de regarder la télévision, les parents vaquant à leurs occupations. Ce n’est plus une pratique familiale mais une activité solitaire. Et dans ce cas-là, les ados rebelles s’en donnent à cœur joie pour visionner tout ce qu’on leur interdit. A un âge où les jeunes s’éveillent et sont éveillés à la sexualité, le besoin de voir « concrètement comment c’est », selon leurs dires, est plus fort. 

Lire aussi l'interview de Françoise Laborde, membre du CSA : "L'éducation sexuelle se fait sur téléphone portable"

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