En direct
A suivre

Journalisme et politique : ces carrières qui basculent

La journaliste Audrey Pulvar Audrey Pulvar sur le plateau du Grand Journal en novembre 2010.[BERTRAND GUAY / AFP]

Audrey Pulvar, victime collatérale du nouveau gouvernement? Avec la nomination d’Arnaud Montebourg au ministère en charge du Redressement productif, la célèbre journaliste ne présentera plus le 6/7 sur France Inter. Vendredi, elle a pris l'antenne pour la dernière fois sur cette fréquence.

Elle reste toutefois chroniqueuse dans l’émission de France 2, On n’est pas couché. La direction de la chaîne publique estime « ne pas être dans l’urgence », d’autant que l’émission de Laurent Ruquier ne recevra pas d’invité politique jusqu'aux élections législatives du mois de juin.

Déjà en 2011, la journaliste avait dû réajuster sa carrière journalistique en raison de l’activité politique de son compagnon. Elle avait ainsi suspendu son émission politique sur i-Télé quand Arnaud Montebourg s’est porté candidat aux primaires du Parti Socialiste en vue des élections présidentielles.

Ce n’est pas la première fois qu’une journaliste doit revoir son plan de carrière en raison des ambitions politiques de son compagnon. Pour les directions de chaînes comme pour les appareils des partis politiques, le risque de conflit d'intérêts est grand.

Béatrice Schönberg : départ immédiat

En 2007, Béatrice Schönberg avait ainsi disparu du 20h de France 2 après la nomination de son époux, Jean-Louis Borloo, au ministère de l’Écologie du premier gouvernement Fillon. Elle s'est donc réorientée vers des émissions documentaires et des magazines. Le départ de Jean-Louis Borloo du gouvernement Fillon en novembre 2010 ne l'a pas conduite pour autant à reprendre le chemine du "hard news".

Marie Drucker : le retrait tactique

Marie Drucker n’a pas été écartée aussi brutalement. La présentatrice du journal du soir de France 3 (Soir 3) doit se mettre en réserve durant les élections présidentielles en 2007 en raison de sa liaison avec François Baroin. A l’époque, celui-ci était, en effet, ministre de l’Outre-mer. Sa rupture, début 2008, lève les blocages qui pesaient sur sa carrière et lui ouvre les portes du 20h de France 2 pour lequelle elle devient le joker de Laurent Delahousse.

Christine Ockrent : la rebelle

La célèbre journaliste arrête son émission politique sur France 3, France Europe Express, peu après la nomination de son compagnon Bernard Kouchner, au ministère des Affaires étrangères en 2007 dans le premier gouvernement de François Fillon. Pas pour des raisons déontologiques mais parce que, estimait-elle, l’émission était usée après dix ans de diffusion. D’ailleurs, elle lancera une nouvelle émission politique dès la rentrée 2007, provoquant la colère du syndicat national des journalistes de la chaîne publique. Mais elle met finalement fin à ses émissions politiques pour prendre la tête de France 24 et de RFI, non sans susciter de sérieuses réserves au sein des rédactions.

Anne Sinclair : le choix radical

La journaliste politique star des années 1990 est probablement celle qui a vu sa carrière la plus impactée par l'ascension politique de son mari. Elle arrête son émission politique Sept sur Sept en 1997 après 13 années de diffusion et de succès, lorsque son mari Dominique Strauss-Kahn est nommé ministre de l'Économie et des Finances de Lionel Jospin. Elle devra attendre 2012 et le lancement du Huffington Post pour retrouver sa place dans le paysage journalistique français.

Des réponses différentes, donc, face au risque de conflits d'intérêt. Risque qui ne semble pas toucher les journalistes de la presse écrite. Ainsi, la relation matrimoniale qui unit le ministre du Travail Michel Sapin à la journaliste des Echos Valérie de Senneville, ne semble pas susciter de réserves particulières. De même que la relation entre le ministre de l'Education Vincent Peillon et la journaliste du Nouvel Observateur Nathalie Bensahel.

 

Actualisation : Valérie de Senneville et Nathalie Bensahel clarifient leur situation

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités