C'était la seule femme en lice... Delphine de Vigan a décroché mardi le prix Renaudot 2015 grâce à son ouvrage D'après une histoire vraie (JC Lattès). Elle succède à David Foenkinos, lauréat l'an dernier pour son livre Charlotte.
Ecarté de la 2e sélection pour le prix Goncourt, le roman récompensé s'est déjà écoulé à plus de 170 000 exemplaires, selon la maison d'édition. A 49 ans, Delphine de Vigan est de nouveau saluée par la critique après avoir reçu le Renaudot des lycéens et de nombreux autres prix littéraires. Cette amoureuse des mots a notamment devancé Laurent Binet (La septième fonction du langage chez Grasset) ou Philippe Jaenada (La petite femelle chez Julliard). La romancière a su faire la différence grâce à son style et a séduit le jury présidé par Jean-Noël Pancrazi.
Delphine de VIGAN chez Drouant #Renaudot @LattesLeMasque pic.twitter.com/g2iOGajeGI
— Bernard Lehut (@BernardLehut) 3 Novembre 2015
Son premier roman signé Lou Delvig
Après une formation au Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées et avoir travaillé en tant que cadre dans un institut de sondage, Delphine de Vigan, née le 1er mars 1966 à Boulogne-Billancourt, sort en 2001 un roman d'inspiration autobiographique intitulé Jours sans faim aux éditions Grasset. Il raconte l'histoire d'une jeune fille de 19 ans qui se bat contre l'anorexie et tente de guérir à tout prix. L'auteur signe cet ouvrage sous le pseudonyme de Lou Delvig. En 2005, elle assume et publie, sous son vrai nom, Un soir de décembre et Les jolis garçons.
No et moi adapté au cinéma
En 2007, la romancière crée la surprise avec No et moi qui évoque la question de la tolérance en relatant le parcours tumultueux de la jeune Lou, dont la mère est dépressive et qui souhaite faire un exposé sur les SDF. L'ouvrage reçoit notamment les Prix des libraires et du Rotary. Trois ans après sa parution, la comédienne et réalisatrice Zabou Breitman adapte ce récit au cinéma. On retrouve l'actrice au casting, accompagnée de Bernard Campan, Julie-Marie Parmentier et Nina Rodriguez.
Rien ne s'oppose à la nuit multiprimé
En 2011, elle est saluée par la critique avec ce nouveau livre qui revient sur les troubles bipolaires de sa mère Lucile qui s'est donnée la mort trois ans plus tôt. Rien ne s'oppose à la nuit décroche le Prix du roman Fnac, le Prix des lectrices de Elle, Le Prix France Télévisions et le Prix Renaudot des lycéens.
Un amour pour le 7e art
Cette femme de lettres s'intéresse aussi de près au cinéma. Elle participe à l'écriture du scénario du film Tu seras mon fils de Gilles Legrand. Le long métrage réunissant à l'écran Niels Arestrup et Lorànt Deutsch sort dans les salles obscures le 24 août 2011. Quelques années plus tard, Delphine de Vigan passe derrière la caméra et réalise son premier film A coup sûr (2014) avec Laurence Arné et Eric Elmosnino. Elle y dénonce le perfectionnisme de notre époque. "Ce qui m’amusait, c’était l’idée d’un personnage extrêmement scolaire jusqu’à en devenir comique. Par ricochet, cela me permettait aussi de traiter de cette obsession de classement qui existe dans nos sociétés. Il n’y a pas un domaine – culture, médecine, école, cuisine… et donc sexe - qui n’a pas son Top 5, 10 ou 100. Comme si tout cela avait un sens ! Et la comédie me semblait le meilleur moyen pour y parvenir", expliquait-elle à l'époque.
Compagne d'un critique littéraire
Mère de deux enfants, Delphine de Vigan partage sa vie avec François Busnel, critique littéraire, journaliste et animateur de l'émission "La Grande Librairie" diffusée sur France 5.
D'après une histoire vraie, de Delphine de Vigan, éd. JC Lattès, 20 €.