En direct
A suivre

Sciences Po Paris : malgré l'accord trouvé avec la direction, la semaine s'ouvre sous le spectre de nouveaux débordements

Après l'occupation de Sciences Po Paris vendredi dernier par des étudiants propalestiniens, un accord a été trouvé avec la direction pour une reprise des cours officiellement dans le calme. Mais un appel à la mobilisation dans les différents instituts d'études politiques du pays laisse craindre de nouveaux débordements.

Les Instituts d'études politiques (IEP) vont-ils s'embraser ? Les premières étincelles sont venues de la maison mère, Sciences Po Paris, à nouveau ce vendredi 26 avril, avec l'occupation de l'établissement par des dizaines d'étudiants propalestiniens. Le soir même, leurs camarades de Sciences Po Reims ont emboîté le pas, allant même jusqu'à dormir dans l'école.

Après plusieurs heures d'échanges avec les étudiants, la direction a pris plusieurs engagements, dont l'organisation d'une réunion entre militants de l'établissement et la direction, «ouverte à toutes les communautés de Sciences Po d'ici à jeudi prochain», selon un courrier interne de l'école, relayé par Le Point. Les conditions de ce «débat» seront définies ce lundi.

Mais les étudiants sont-ils vraiment prêts à patienter ? La question se pose tant les appels à la mobilisation se multiplient. Hubert Launois, étudiant à Sciences Po Paris, a notamment appelé vendredi «à massifier et à élargir le mouvement à d'autres facs».

Dans le même temps, le Comité Palestine Inter Sciences Po a publié un communiqué qui refuse le statu quo. «La jeunesse s'empare du flambeau palestinien pour dénoncer coûte que coûte le génocide encore actuel à Gaza. Nous appelons toutes les universités de France à se mobiliser pour dénoncer le génocide encore en cours à Gaza», est-il écrit.

Les IEP de Reims et Poitiers occupés en parallèle 

Ces mots ont raisonné à travers les communautés étudiantes, puisque plusieurs écoles ont été investies. C'est le cas de l'antenne de Poitiers, où les élèves ont adressé une lettre ouverte à l'administration de Sciences Po Paris, dénonçant «des abus intolérables» et «la répression de l'administration de Sciences Po Paris à l'encontre des étudiants mobilisés en soutien à la Palestine».

Même situation à Sciences Po Reims, qui a été occupé par des dizaines de militants vendredi soir et samedi matin, remplaçant même le drapeau français par celui de la Palestine.

Une situation encore plus explosive avec les mobilisations propalestiniennes qui se propagent dans les universités américaines. Ce samedi, ce sont 200 manifestants qui ont encore été interpellés sur trois campus, dont une centaine à l'Université de Boston (Massachusetts).

Trois jours plus tôt, le ténor républicain Mike Johnson, président à la Chambre des représentants, a déploré «qu’un virus de l’antisémitisme» se propageait sur les campus américains en proie à des manifestations anti-Israël, n’excluant pas d’appeler Joe Biden à déployer la Garde nationale pour les disperser.

«La folie doit cesser», avait-il même lancé depuis l’université new-yorkaise Columbia, d'où est parti cette dernière vague de manifestations étudiantes commencées en octobre.

En France et pour mémoire, lors d'un précédent blocus le 12 mars dernier, une étudiante de confession juive a été empéchée d'entrer dans une salle aux cris de «Ne la laissez pas entrer, c'est une sioniste», avait alerté l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).

Face aux débordements, le gouvernement entend bien faire acte de fermeté. Ce samedi, le Premier ministre Gabriel Attal a affirmé qu'il «n'y aura jamais de droit au blocage» dans les universités. Reste à savoir si la position de l'exécutif en restera aux mots où ira jusqu'à l'action. Vendredi soir, plusieurs unités de CRS avaient été envoyées pour déloger l'occupation illégale de l'établissement.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités