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Violences après la mort de Nahel : mairies, écoles, commissariats... Les dégâts des émeutes urbaines chiffrés à 793 millions d'euros par le Sénat

Dans le détail, 2.508 bâtiments ont été incendiés ou dégradés. [@Bertrand GUAY / AFP]

Le Sénat a présenté mercredi son rapport sur les violences urbaines qui ont suivi la mort de Nahel. Les parlementaires ont ainsi chiffré l’ensemble des sinistres déclarés aux assureurs à 793 millions d’euros.

Une facture salée. Ce mercredi 10 avril, la commission des Lois du Sénat, sous l’autorité de son président, le sénateur LR François-Noël Buffet, a remis les conclusions de son rapport intitulé «Comprendre, évaluer, réagir», sur les dégâts occasionnés par les émeutes consécutives à la mort de Nahel, un adolescent mort à Nanterre (92) après un refus d’obtempérer en juin 2023. Au total, 16.400 sinistres ont été déclarés pour une facture de 793 millions d’euros. 

Initié par une mission d’information transpartisane dotée de prérogatives de commission d’enquête, lancée le 17 octobre «pour tirer les leçons» d’une réponse des pouvoirs publics qui s’est révélée «en partie inadaptée», le rapport parlementaire permet de comptabiliser et de cartographier l’ensemble des dégâts occasionnés par les émeutes, mais aussi de formuler un certain nombre de solutions pour que les autorités soient mieux préparées et puissent répondre de manière efficace, si de tels événements venaient à se reproduire. 

quatre fois plus de dégâts qu'en 2005

Selon les conclusions du rapport, l’ensemble des auditions de policiers, d’élus locaux, d’assureurs, de membres d’associations, ou encore de procureurs, ont révélé que ces émeutes ont donné lieu à «un déferlement de violences sans précédent», bien supérieur à ce que l’on a pu connaître lors de celles de 2005, consécutives aux morts de Zyed Benna et Bouna Traoré, deux adolescents électrocutés dans un transformateur EDF alors qu’ils fuyaient des policiers.

Une violence qui s’est déchaînée contre les forces de l’ordre, mais aussi contre les bâtiments, notamment publics, et les biens (dont 12.031 véhicules incendiés). Au total, 16.400 sinistres ont été déclarés aux assureurs pour un coût de 793 millions d’euros, «soit un montant quatre fois supérieur à celui des émeutes de 2005». Si l’on ajoute l’ensemble les dommages et dégradations de biens, l’estimation des dégâts avoisine le milliard d’euros, selon le rapport. 

Dans le détail, 2.508 bâtiments ont été incendiés ou dégradés, dont 273 commissariats et gendarmeries, 105 mairies et 243 écoles. «Les commerces ont également fait l’objet d’exactions», pointe le rapport, qui estime à «autour de 1.500» le nombre d’enseignes vandalisées ou pillées. En outre, 436 bureaux de tabac, 370 agences bancaires, 200 commerces alimentaires, 200 magasins de vêtements ou encore 118 opticiens ont ainsi subi des dégradations.

Par ailleurs, l’Île-de-France est la région la plus touchée avec près de 40% des sinistres déclarés et 42,5% du coût total, suivie par l’Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France. 

De nombreux mineurs interpellés 

Concernant le profil des émeutiers, dont le nombre est évalué à environ 50.000 personnes selon le Sénat, un tiers des 3.500 personnes interpellées étaient mineures au moment des faits, pour la plupart des garçons, avec une moyenne d’âge située entre 17 et 18 ans (11,5% avaient 14 ans, 23,3% avaient 15 ans, 28,5% avaient 16 ans, selon la direction de la protection judiciaire de la jeunesse, citée dans le rapport).

Parmi les personnes interpellées, 60% étaient des primo-délinquants, et les trois quarts des mineurs déférés étaient inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur. 

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