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Réforme de l'assurance-chômage, pas de hausse d'impôts des classes moyennes... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Gabriel Attal

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé une nouvelle réforme de l'assurance-chômage» cette année. [ALAIN JOCARD / AFP]

Lors de son interview télévisée ce mercredi soir, Gabriel Attal a dévoilé ses solutions face au dérapage du déficit public en 2023, qui place le gouvernement dans l'embarras. Voici tout ce qu'il faut retenir.

Déficit public et impôts

Après un dérapage du déficit public à 5,5% du PIB en 2023, Gabriel Attal a exclu ce mercredi soir d'augmenter les impôts des «classes moyennes», ces «Français qui travaillent ou qui ont travaillé toute leur vie et qui gagnent toujours un peu trop pour avoir des aides mais jamais assez pour pouvoir s'en sortir convenablement tout seuls».

Le chef du gouvernement a par ailleurs assuré qu'il n'avait «pas de dogme» sur la question d'une taxation des superprofits, rappelant que les énergéticiens et les laboratoires de biologie avaient déjà été soumis à une taxe spécifique.

Selon le Premier ministre, l'objectif du gouvernement est toujours «de passer sous les 3% de déficit en 2027». Pour rappel, les agences de notation financière pourraient dégrader la note de la France dans les prochaines semaines et l'une d'elles, Moody's, a jugé ce mercredi que la réalisation des objectifs du pays était «improbable».

Assurance-chômage

«Il y aura une réforme de l'assurance-chômage» cette année, afin d'«inciter davantage à la reprise de l'emploi», a déclaré le Premier ministre. La ministre du Travail, Catherine Vautrin, est chargée de «préparer de nouvelles négociations» avec les partenaires sociaux à ce sujet, a-t-il précisé.

L'une des pistes est de «réduire la durée d'indemnisation de plusieurs mois». Actuellement, celle-ci est généralement de 18 mois et Gabriel Attal ne «pense pas qu'il faille que ça aille en-dessous de 12 mois». Les autres pistes consisteraient à toucher au temps de travail minimal nécessaire pour bénéficier du chômage, aujourd'hui six mois lors des deux dernières années, ou au «niveau d'indemnisation du chômage».

Le chef du gouvernement a indiqué que cette dernière hypothèse n'a pas «sa préférence». Il laissera toutefois les partenaires sociaux travailler afin que «les paramètres de cette réforme» soit réunis «à l'été», pour une entrée en vigueur «d'ici à l'automne».

Emploi

«Je ne suis pas pour réduire le temps de travail» a indiqué Gabriel Attal. Il estime qu'il «faut sortir de ce carcan des 35 heures par semaine» et «donner plus de souplesse» à ceux qui le souhaitent.

Le Premier ministre a également réaffirmé son intention de «désmicardiser» la France, en revoyant «le système des allégements de cotisations» pour qu'il incite «davantage à augmenter» les bas salaires.

Actuellement, le système fait qu'«il n'y a plus beaucoup d'intérêt pour quiconque d'augmenter les salariés qui sont au Smic. L'employeur, ça lui coûte très cher, le salarié au Smic, il va à la fin gagner moins», a déploré Gabriel Attal. Il a expliqué avoir confié une mission à ce sujet à «deux économistes» dont les propositions seront connues «au mois de juin».

Une «grande initiative» est également prévue pour «mieux prévenir les accidents du travail» et «améliorer la qualité de vie au travail». Selon les données d'Eurostat pour l'année 2021, la France est en effet parmi les mauvais élèves de l'Union européenne concernant les accidents du travail, au 4e rang des pays les plus touchés.

proviseur menacé de mort à Paris

En préambule de son intervention dédiée au dérapage du déficit public, le Premier ministre a annoncé que l'Etat compte déposer plainte pour «dénonciation calomnieuse» contre la jeune femme qui avait accusé le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris de l'avoir violentée après son refus de retirer son voile.

Ce mercredi après-midi, le parquet a annoncé que la plainte de l'élève a été classée sans suite pour «infraction insuffisamment caractérisée». Gabriel Attal a reçu le proviseur du lycée qui a décidé de quitter ses fonctions après avoir été la cible de menaces de mort en lien avec cette affaire.

Le chef du gouvernement a insisté sur le fait que cet homme «a tout simplement fait son travail» en demandant à cette jeune femme «d'appliquer la loi». Il a promis que l'Etat serait «toujours aux côtés de ceux qui sont en première ligne face à ces atteintes à la laïcité».

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