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«La préoccupation de l'État, c'est de protéger nos assaillants» : à Marseille, les victimes de cambriolages se sentent isolées

Le trafic de drogue, l'insécurité et les règlements de comptes font partie du quotidien des habitants de Marseille. Les équipes de CNEWS sont allées à la rencontre de victimes de cambriolages. Sans solution face à la montée de la violence, ils ont décidé de témoigner.

Une violence toujours plus importante. La ville de Marseille est connue pour être gangrénée par les trafics de drogues et les règlements de comptes entre bandits. Une insécurité toujours plus problématique pour les habitants de la cité phocéenne qui doivent notamment faire face à une explosion des cambriolages violents.

Une mésaventure vécue par Olivier et sa femme, fin février. Alors qu'ils rentraient d'une soirée, le couple a découvert leur maison ouverte, leur moto au sol, leur télé cassée et les placards sens dessus dessous : «Je suppose qu'ils cherchaient de l'argent mais étant donné qu'ils n'ont rien trouvé... Eh bah, ils ont cassé !» Depuis, le couple qui réside à Marseille vit avec la peur au ventre. 

Une pratique qui a pris de l'ampleur dans le quartier. Les délinquants agissent en groupe la nuit. Ils sont armés et s'introduisent dans les maisons comme chez cet autre habitant marseillais qui préfère rester anonyme. Effrayé depuis le cambriolage de son domicile, il s'est équipé de caméras et d'alarmes : «C'est bien de s'organiser mais il y a une grosse psychose, notamment de ma femme. Tout le monde a peur, on se dit "voilà, est-ce qu'ils vont pas rentrer". On était dans un quartier paisible qui le devient de moins en moins», témoigne-t-il. 

DES HABITANTS DE MARSEILLE ONT CHOISI DE S'ARMER 

Depuis que les cambriolages se sont multipliés, les habitants de cet endroit, autrefois paisible de Marseille, ont décidé de s'entraider. Ils surveillent et s'alertent en cas de véhicule suspect, pendant que d'autres ont choisi de s'armer pour pouvoir se défendre. Une situation dangereuse qui a poussé les autorités à réagir et à recevoir les plaignants. Malheureusement, la rencontre n'a pas porté ses fruits et la réponse donnée aux victimes de cambriolages n'a pas convaincu : «Les pouvoirs publics prennent en compte notre problème parce qu'ils craignent qu'il arrive un malheur mais le malheur, les gens l'ont déjà vécu et ils le vivent. En réalité, la préoccupation de l'État, c'est de protéger nos assaillants, ce n'est pas de protéger ceux qui les nourrissent, ceux qui payent des impôts», déclare Victor Gioia, avocat et victime de cambriolage. 

Un climat délétère dans la cité phocéenne comme le confirme un porte-parole alliance Police sud : «Vous savez à Marseille, il n'y a plus un quartier où l'on peut considérer qu'on vit paisiblement et qu'on est en sécurité. Tous les gens que je peux croiser ou que je peux voir sur des patrouilles nous le disent à longueur de journée. Là où il faisait bon vivre il y a dix ans, aujourd'hui il ne fait plus bon vivre. On est toujours inquiet. On se dit qu'on peut se faire agresser, qu'on peut se faire cambrioler, qu'on peut se faire casser la voiture. Les chiffres augmentent d'année en année», explique Rudy Manna à CNEWS. 

Cette semaine, Emmanuel Macron et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, se sont rendus à Marseille dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue : «Le but, c'est que les quelques-uns qui vous rendent la vie impossible s'en aillent», avait expliqué le président de la République à une habitante de la ville. 

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