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Cérémonie de scellement : qu'est-ce que l'«hymne des femmes» entonné lors de l'événement ?

En ce vendredi 8 mars, journée internationale des droits des femmes, la loi visant à reconnaître le droit à l’IVG dans la Constitution a été scellée au cours d’une cérémonie symbolique, durant laquelle a été chanté «l’hymne des femmes».

«Debout femmes esclaves et brisons nos entraves, debout, debout, debout». Ces mots ont raisonné ce vendredi, au cours de la cérémonie de scellement, organisée en l’honneur de l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution.

Une journée placée sous le signe des droits des femmes, qui ont été célébrées au travers d’un hymne, appelé «l’hymne des femmes», entonné par la foule réunie autour de la place Vendôme. Une chanson issue du Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1971, elle-même reprise d’un chant allemand créé en 1933.

Un hymne symbolique

En mars 1971, Monique Witting et une dizaine de militantes féministes, assises au milieu de son salon, ont inventé ce qui deviendra un véritable symbole, «l’hymne des femmes», alors qu’elles préparaient le rassemblement du 28 mars 1971. Un hymne qui accompagnera ensuite chacun de leurs combats et qui sera propulsé par le Mouvement de libération des femmes.

En reprenant l’air du Chant des marais, inventé par des détenus politiques du camp de concentration de Börgermoor en 1933, ces femmes y ont déposé leurs revendications. Repris ensuite dans chaque manifestation féministe et vulgarisé en 1972 dans un numéro du journal édité par le MLF, le Torchon Brûle, ce chant est devenu un symbole de la lutte pour les droits des femmes.

Des paroles critiquées

Si l’hymne des femmes rassemble, il a également divisé. Il a été vivement critiqué par des militantes afroféministes, en raison de deux passages de la chanson, «levons-nous femmes esclaves et brisons nos entraves», ainsi que la phrase «depuis la nuit des temps, les femmes, Nous sommes le continent noir». Cela porte sur l’analogie entre femmes et esclaves.

En 2020, certaines militantes l’ont notamment dénoncé au travers des réseaux sociaux. «Nous sommes bien dans la logique ‘women are the niggers of the world», avait déclaré Amandine Gay, faisant ainsi référence à la chanson de John Lennon, qui visait à dénoncer le traitement fait aux femmes à travers l'histoire et dont le scandale avait été similaire.

Alors pour tenter de trouver une solution, certaines militantes et structures féministes ont opté pour des changements dans les paroles. La chorale anarchiste de Lausanne a ainsi modifié le refrain, alternant entre «écrivons notre histoire» et «construisons nos espoirs», ainsi que «levons-nous femmes en rage» et «brisons toutes les cages».

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