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Ile-de-France : les habitants ont gagné 8 mois d'espérance de vie depuis 2009, en raison de l'amélioration de la qualité de l'air

Des réunions publiques sont organisées jusqu'au 2 avril prochain, dans le cadre du Plan de protection de l'atmosphère (PPA) initié par la région. [Thomas COEX / AFP]

Ce mardi dans le cadre du Plan de protection de l'atmosphère (PPA), la DRIEAT Ile-de-France a dressé un bilan de la qualité de l'air de la région, rappelant les défis à venir. Des progrès sont à souligner notamment pour la santé des Franciliens.

Des progrès notables, mais des niveaux toujours éloignés des limites fixées par l'Organisation mondiale de la santé. La Direction régionale et interdépartementale de l'environnement, de l'aménagement et des transports (DRIEAT) a annoncé ce mercredi 6 mars des améliorations de la qualité de l'air en Ile-de-France sur ces dernières années, mettant en avant une réduction des oxydes d'azote (NO2) et des particules fines*. 

Parmi les nombreuses données recensées, les émissions polluantes ont diminué de 40% en 10 ans en Ile-de-France, a indiqué la DRIEAT. Précisément, 6.250 décès avaient été attribués à une exposition prolongées aux particules fines (diamètres inférieures à 2,5 µm, micromètres, ndlr)* en 2019 dans la région, pour 10.000 en 2009, soit une baisse de 37,5%. Tenant compte de tous indicateurs, les Franciliens ont ainsi gagné 8 mois d'espérance de vie, en raison de l'amélioration de la qualité de l'air, depuis une dizaine d'années. 

Interrogé par CNEWS au sujet des maladies respiratoires et autres pathologies conséquentes à la pollution de l'air, Airparif a assuré que «des études étaient actuellement menées, avec une surveillance accrue des particules ultrafines, permettant une collaboration optimale avec les épidémiologistes». Sur son site, l’association en charge de la surveillance de la qualité de l'air rappelle que la pollution de l'air conduit à des symptômes tels que l'augmentation des «affections respiratoires : bronchiolites, rhinopharyngites, des excès de toux, l'apparition de crises d'asthme, ou encore ne augmentation de la morbidité cardio-vasculaire, notamment liée aux particules fines».

Les principales causes de pollution 

Sans surprise, la principale cause d'émissions d'oxydes d'azote en Ile-de-France reste le trafic routier. D'après les données d'Airparif, en 2018, 53% des émissions d'oxydes d'azote étaient dues à la circulation des véhicules motorisés, d'autant que la région la plus peuplée du pays (12 millions d'habitants) est celle qui dispose du plus grand réseau routier, avec 40.000 km de tracé, selon Bruitparif

Concernant les émissions de particules fines, la principale source correspond au chauffage. Près de 55% des particules PM 2,5 (diamètres inférieures à 2,5 µm, micromètres, ndlr) provenaient, en 2018, du secteur résidentiel (chauffage), puis du trafic routier (19%) et de l'agriculture (6%). 

Les leviers d'action 

Pour réduire un peu plus les émissions polluantes, et tendre vers les objectifs fixés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la DRIEAT a déployé son Plan de protection de l'atmosphère (PPA), au sein duquel des réunions publiques se succèdent jusqu'au 2 avril prochain. À cette date se tiendra d'ailleurs une rencontre thématique autour de la qualité de l'air et le secteur aérien depuis Le Bourget. 

Ces événements «sont primordiaux pour ouvrir l'accès au public à des informations liées à la qualité de l'air dans leur région. Il a le droit d'émettre ses préoccupations», a rappelé Sylvie Denis-Dintilhac, présidente de la commission d'enquête qui encadre le PPA, qui précise qu'une permanence téléphonique a été ouverte tous les jours de 18h à 19h30. 

Pour accentuer la lutte contre les émissions polluantes, la région table sur des actions telles que la sensibilisation des Franciliens au passage à des modes de chauffages moins dépensiers que ceux à bois. Des actions déjà encouragées par l'État à travers le dispositif MaPrimeRenov'. La DRIEAT estimait encore en 2019 la présence de 480.000 chauffages dits polluants en Ile-de-France. 

L'autre levier majeur reste le remplacement du parc automobile avec l'accélération du passage de véhicules thermiques aux véhicules moins polluants (hybrides, électriques...), là-aussi encouragé par l'État à travers les différentes primes à la conversion. Une mise en place qui a déjà conduit au remplacement de 8% du parc de véhicules franciliens entre le 1er janvier 2018 et le 1er juillet 2021. 

* Les particules fines PM 2,5 correspondent à des poussières en suspension de diamètre inférieur à 2,5 µm, qui pénètrent profondément dans l'appareil respiratoire jusqu'aux alvéoles pulmonaires et peuvent passer dans la circulation sanguine. 

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