Pour lutter contre l'islamisme et le repli communautaire dans le sport, le gouvernement lance la création d'une nouvelle «cellule nationale» consacrée au sujet.
Sept ans après, Pierre Tébaldini se souvient encore. En 2017, deux entraîneurs de football enseignaient à l'US Lagny, mais sont fichés S, soupçonnés de radicalisation islamiste. La mairie a alors décidé de réagir.
«On s’est dit qu'il fallait pousser le club à se séparer de ces personnes-là parce que cela pouvait avoir un risque pour les jeunes et pour le club, et pour la ville en général», explique le directeur du cabinet du maire de Lagny-sur-Marne.
À l'époque, des prières avaient parfois lieu dans les vestiaires. Si aujourd'hui la situation s'est apaisée, d'autres structures sportives sont aujourd'hui confrontées à ce phénomène qui touche plusieurs disciplines.
3.500 contrôles effectués dans les clubs sportifs
Selon le sociologue Médéric Chapiteaux, spécialiste de la radicalisation, trois familles de sports sont touchées par ce phénomène : «Les sports de combat, les sports collectifs et la musculation».
«Les conséquences sont rapidement visibles avant une volonté que la religion dirige les règlements sportifs, alors que ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, notamment sur une République démocratique (…) Cela peut être une orientation autour des prières, une orientation autour du jeûne», a ajouté ce spécialiste de la radicalisation.
En 2022, près de 3.500 contrôles ont été effectués dans les clubs sportifs avec 27 identifications de dérives séparatistes. Pour lutter contre ce repli communautaire, les autorités vont ouvrir une «cellule nationale».
