En direct
A suivre

Galères à Paris : quels sont les quartiers les plus bruyants de la capitale ?

Les principales routes du 8e arrondissement, à l’image de l’avenue des Champs-Élysées, ont un niveau de décibels supérieur à 75 décibels. [MIGUEL MEDINA/AFP]

Au-delà du périphérique parisien, le 8e arrondissement de la capitale est le quartier le plus bruyant de Paris en raison du fort impact des nuisances sonores des transports. Ces dernières ont parfois dépassé les 75 décibels de jour comme de nuit, selon les données de Bruitparif.

Les Jeux Olympiques organisés cet été vont faire franchir un niveau record des nuisances sonores à Paris. La dernière carte du bruit des transports dans la capitale, réalisée en 2022 par Bruitparif, a permis d’avoir un panorama complet des niveaux de bruit constatés à Paris.

Réputé pour son trafic dense, le périphérique parisien totalise chaque jour 1,5 million de déplacements. Ces mouvements ont une répercussion sur le niveau de bruit observé sur l’ensemble de cet axe routier avec des relevés de nuisances sonores oscillant entre 70 décibels (un son équivalent à un aspirateur en marche) et 80 décibels (un bruit d'une tonalité proche d'un klaxon).

capture_decran_2024-01-16_a_11.46.55-taille640_65bbd6d246dac.jpg
© BruitParif

Dans la même lignée, les principales routes du 8e arrondissement, à l’image de l’avenue des Champs-Élysées, ont un niveau de décibels supérieur à 75 décibels. Plus globalement, les grandes routes de ce quartier ont un niveau sonore dépassant les 70 décibels. Ces différentes données en font ainsi l’arrondissement de Paris le plus bruyant sur le plan des transports, mais aussi de l’animation touristique de jour comme de nuit.

Dans une moindre mesure, les autres zones parisiennes concernées par de fortes nuisances sonores causées par le trafic routier sont les 14e, 17e et 9e arrondissements avec des pointes pouvant atteindre les 70 à 75 décibels par endroits.

Un fort impact du bruit des transports dans la métropole parisienne

Sur une échelle plus large, 13,4 % de la population vivant dans la métropole du Grand Paris, soit 900.000 personnes, était exposée à des niveaux sonores dépassant les seuils réglementaires sur l’ensemble de la journée, selon la carte stratégique de bruit (CSB) établie en 2017. Ce chiffre baissait à 4,2 % de la population, soit 300.000 personnes, sur le même périmètre de nuit.

Au total, près d’un million d’habitants de la métropole du Grand Paris sont gênés par le bruit des transports dans la métropole parisienne. Cela a des effets négatifs sur le sommeil de 500.000 personnes dans la zone. Ces dernières ont perdu en moyenne huit mois de vie en bonne santé en raison de leur exposition au bruit des transports, mais ce chiffre peut être de 19 mois dans les zones les plus exposées.

Afin de limiter ces effets néfastes sur la santé des résidents de Paris et sa grande couronne, la métropole du Grand Paris a financé directement des projets de résorption du bruit depuis le 1er janvier 2018. Elle a par exemple financé à hauteur de 25 %, soit une somme de 2,78 millions d’euros, la résorption de points noirs du bruit ferroviaire à Vanves-Malakoff. 

Les activités récréatives à Paris contribuent aux nuisances sonores 

Connu pour sa forte activité récréative nocturne et ses nombreux établissements festifs, le quartier du secteur Halles-Beaubourg-Montorgueil et de la rue Montmartre a fait l’objet d’une étude de Bruitparif en 2022 sur les nuisances sonores.

En soirée, la proportion des habitants de ce quartier exposés à des niveaux sonores supérieurs à 65 décibels, considérés comme critiques pour la santé sur le long terme, était de 6 % pour le bruit routier et de 12 % pour les activités récréatives. Au total, plus d’un résident sur cinq de cette zone géographique était exposé en soirée à des niveaux supérieurs à 65 décibels.

Au-delà des transports ou même des activités nocturnes des quartiers animés de la capitale, il existe d’autres sources de nuisances sur le plan de l’audition dans la région parisienne.

«Ce que l’on va retrouver plus fréquemment, c’est le bruit du trafic routier. Après, on retrouve aussi les bruits du trafic ferroviaire et aérien. Il y a aussi une forte proportion des bruits de voisinage. Ce que l’on voit émerger dans les études, notamment celles de Bruitparif, ce sont des bruits liés aux activités plutôt urbaines, c’est-à-dire dans les bars et restaurants, donc sur les terrasses», a résumé le centre d'information sur le bruit (CidB) pour CNEWS.

Une exposition répétée aux bruits dangereuse pour la santé

L’association d’utilité publique «La fondation pour l’audition» a rappelé pour CNEWS que «l’exposition prolongée à 80 décibels (l'équivalent d'une circulation routière dense) ou plus pendant plus de 8 heures peut nuire à l’audition». Or, sur le plan national, un Français sur quatre âgé de 18 à 75 ans est touché par une forme de trouble de l’audition selon une étude de l’Inserm paru en 2022.

L’association a également souligné des données importantes sur le plan sanitaire concernant les problèmes liés à l’audition. La première étant liée au capital auditif, à savoir que ce dernier est constitué de «3.500 cellules sensorielles qui ne se régénèrent pas après destruction», à l’image du capital solaire. La seconde étant que toutes les générations peuvent être concernées par la surdité. Il est donc essentiel d’effectuer un repérage auditif régulier à tout âge.

Le gouvernement a agi en ce sens avec la mise en place du 100% Santé visant à lutter contre le renoncement aux soins pour des raisons financières dans trois domaines : auditifs, optiques et dentaires. 

Cette mesure, annoncée en juin 2018 par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, a permis de doubler la base de remboursement des aides auditives par la Sécurité Sociale à hauteur de 400 euros par oreille. Elle a aussi faciliter l’accès des patients à des «paniers» de soins auditifs de qualité intégralement pris en charge par l’Assurance maladie et les complémentaires santé ou mutuelles.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités