Trois jours après la venue contestée d’Emmanuel Macron au Salon International de l’Agriculture, Gabriel Attal lui emboite le pas ce mardi 27 février. Cette visite du Premier ministre prévue dès 7h doit permettre d’apaiser la colère du monde agricole en s’appuyant sur les mesures prises pour le secteur le 1er février dernier.
Une séquence politique qui s’annonce délicate pour le chef du gouvernement. Après un déplacement en Charente-Maritime vendredi dernier, Gabriel Attal se rend au Salon International de l’Agriculture ce mardi matin dès 7h.
Le chef du gouvernement profitera de sa visite pour déclarer la production agricole comme «secteur en tension». L'objectif de cette manœuvre étant de «faciliter grandement l’attribution de visas» pour faire venir des travailleurs saisonniers étrangers dans les fermes françaises.
Le Premier ministre devrait déambuler dans les allées de l’incontournable SIA dans une atmosphère tendue après un mois et demi de contestations du monde agricole. Le président de la République Emmanuel Macron a pu en attester samedi lors de sa venue dans un contexte électrique. Il a été chahuté par plusieurs organisations syndicales, ainsi que par certains agriculteurs lors de son passage près des stands.
Emmanuel Macron, lors d’un échange tendu avec une agricultrice lors du Salon de l’agriculture : «Entre les uns qui gueulent parce que ça va pas assez vite et les autres qui disent que ça va trop vite» pic.twitter.com/Xsl8fFSXos
— CNEWS (@CNEWS) February 24, 2024
Il a d’ailleurs perdu patience lors d’un échange avec une agricultrice présente au Salon International de l’Agriculture. «Entre les uns qui gueulent parce que ça va pas assez vite et les autres qui disent que ça va trop vite», a pesté le chef de l’Etat dans une séquence vidéo captée par CNEWS.
Gabriel Attal entend s’appuyer sur sa popularité et les mesures gouvernementales
Pour tenter d’apaiser la colère du monde agricole, Gabriel Attal compte s’appuyer sur la sympathie dont il bénéficie auprès des Français. D’après le dernier baromètre Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale publié fin janvier, il est considéré comme un «bon Premier ministre» par 48 % des Français. Ce taux d’adhésion, supérieur de 16 points à celui d’Emmanuel Macron, pourrait faciliter le regain de confiance du monde agricole.
Au-delà du capital sympathie, Gabriel Attal entend aussi s’appuyer sur les actions menées par le gouvernement ces dernières semaines en faveur du monde agricole, notamment l’ensemble de mesures prises le 1er février dernier.
Ces dernières intègrent la présentation d’ici l’été d’un nouveau texte de loi Egalim, un versement intégral des aides de la PAC d’ici au 15 mars et la facilitation de la venue des saisonniers étrangers. Ces mesures comprennent aussi l’abandon d’un indicateur de mesures des pesticides et la reconnaissance de l’agriculture comme «intérêt fondamental de la nation».
Ces mesures d’urgence ont reçu l’approbation des différents corps de métiers agricoles. Seul bémol apporté par les agriculteurs : elles vont prendre du temps à être mises en place et leurs effets devraient s’en faire ressentir dans plusieurs mois. Il s'agit d'une problématique importante pour le secteur puisque bon nombre de paysans n’ont plus les moyens de boucler leur fin de mois.
La venue du Premier ministre ce mardi devrait ainsi rassurer ces derniers sur le respect du calendrier fixé par Gabriel Attal le 1er février dernier.