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Salon de l’agriculture 2024 : comment Emmanuel Macron sera-t-il accueilli ?

Le président participera à un grand débat de deux heures avec l'ensemble des acteurs du monde agricole. Image d'archive [LUDOVIC MARIN / POOL / AFP]

Entre la fureur des agriculteurs insatisfaits par les promesses du gouvernement, l’imbroglio autour du grand débat ou encore les défilés de tracteurs, la visite inaugurale du chef de l’État, ce samedi, à l’édition 2024 du Salon de l’agriculture promet d’être mouvementée.

Un président sous pression. Alors que le Salon de l’agriculture s’apprête à ouvrir ses portes ce samedi 24 février, la colère des agriculteurs face à l’exécutif ne semble pas retomber. Si l’accueil réservé au chef de l’État promet d’être vif, dès l’ouverture, Emmanuel Macron ira au contact de «tous ceux qui veulent échanger».

L’aisance oratoire du chef de l’État pourrait toutefois se heurter au courroux paysan récemment ravivé par un imbroglio autour des participants au débat. Et pour cause, il a suffi que l’Élysée évoque la présence des Soulèvements de la Terre - collectif écologiste controversé connu pour son combat contre l’agriculture intensive, mais aussi ses actions violentes – pour rallumer la mèche de la colère.

«Les Soulèvements de la Terre n’ont ni été conviés ni contactés. Il s’agit d’une erreur faite lors de l’entretien avec la presse», a assuré vendredi la présidence, en guise de rétropédalage. Pour le principal syndicat agricole, la FNSEA, il s’agit «d’une provocation inacceptable».

L’organisation a d’ailleurs refusé l’invitation au grand débat initialement organisé sur le ring de présentation des animaux de concours.

Mais dernière volte-face, Emmanuel Macron s’est finalement ravisé en abandonnant la grande discussion prévue avec les acteurs du monde agricole. Sur le réseau social X, le chef de l’exécutif a annoncé l’annulation du grand débat, en indiquant recevoir les syndicats avant l’ouverture officielle du salon.

Des échanges «virils» en perspective

La confusion et les revirements n’ont fait qu’aggraver la situation en ajoutant une crise dans la crise. Si l’exécutif s’efforce depuis un mois de répondre aux agriculteurs qui manifestent pour un meilleur revenu, moins de contraintes administratives et environnementales, au prix notamment de concessions sur les pesticides, l’organisation du salon reste sur le qui-vive.

«Il faut être honnête, on n’a jamais eu autant de crises dans la crise», a déploré sur RTL l’organisateur du salon, Arnaud Lemoine. D’après le président de la plus grande foire agricole de France, Jean-Luc Poulain, les échanges risquent d’être «virils». Après avoir multiplié les actions coup de poing – blocages de routes, contrôles dans les supermarchés - plusieurs agriculteurs se sont d'ailleurs dirigés vendredi en cortège de tracteurs vers le parc des expositions de la Porte de Versailles.

L’objectif est simple : «veiller toute la nuit jusqu’à l’arrivée du président de la République». S’ils sont conscients de ne pas pouvoir empêcher Emmanuel Macron de rentrer dans le salon, certains ont prévu de lui réserver sifflets et acclamations.

Dans ce climat de haute tension, la sécurité sera renforcée autour du président de la République qui comptait sur ce Salon de l’Agriculture pour panser les plaies et ouvrir un nouveau chapitre.

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