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Harcèlement scolaire : voici les 6 signaux qui doivent vous alerter

700.000 enfants sont victimes d'harcèlement scolaire en France. Perte du réseau d'amis, échec scolaire, évitement de l'école... Nombreux sont les signaux qui peuvent trahir une situation de harcèlement scolaire. [FRANK PERRY / AFP]

L'enquête commandée par Gabriel Attal dont les résultats sont tombés ce lundi 12 février ont révélé qu'au moins un enfant par classe est, en moyenne, victime de harcèlement scolaire. Voici six signaux qui peuvent mettre la puce à l'oreille.

Selon Jean-Pierre Bellon, spécialiste du harcèlement scolaire et professeur de philosophie, «les signaux du côté des adolescents victimes de harcèlement ne sont pas faciles à déceler, c'est une vraie difficulté» pour les parents, car souvent, de nombreuses victimes cherchent à tout prix à faire bonne figure à la maison, et ne laissent rien transparaître. Cependant, quelques indices peuvent parler pour eux, et doivent alerter les familles.

La perte du réseau d’amis

C’est sans doute, selon l’expert, le principal signal auquel les parents doivent être attentifs. «Un garçon ou une fille qui perd son réseau d'amis, c'est un indice inquiétant».

Une nuance toutefois, cette donnée ne concerne pas tellement les adolescents qui ont déjà un petit réseau d’amis : «Il ne faut pas à tout prix sociabiliser les adolescents contre leur gré», tempère en effet Jean-Pierre Bellon. Un enfant ou adolescent qui avait un large groupe d’amis, et le perd du jour au lendemain, peut être victime de harcèlement à l’école ou de cyber-harcèlement. Le fait qu’il soit isolé peut donc être un signe qu’il est rejeté par ses pairs.

Ne plus vouloir aller à l’école

Si les signaux envoyés par les enfants ou adolescents sont parfois difficiles à cerner, il faut toutefois être vigilant à tous les changements soudains dans leur comportement, qui ne sont pas anodins. Il y a donc généralement une explication au fait que du jour au lendemain, un enfant ne souhaite plus aller en classe.

Il ne s’agit pas forcément d’un refus de suivre des cours, mais peut être le signe d’une véritable angoisse de se retrouver nez à nez avec ceux qui le harcèlent. En cas de harcèlement, l’école ne représente plus un endroit sûr pour l’enfant, qui peut donc vouloir y échapper en refusant de s’y rendre. C’est d’ailleurs là où le cyber-harcèlement rend le phénomène encore plus grave et pernicieux par rapport aux générations précédentes, puisqu’avec les réseaux sociaux, le harcèlement ne s’arrête plus à la sortie de l’école, mais se poursuit à la maison.

L'échec scolaire

«Comment voulez-vous travailler de façon efficace quand on se moque de vous quotidiennement ?» souligne Jean-Pierre Bellon. En effet, l’échec scolaire peut aussi être une conséquence du harcèlement à l’école, qui peut créer des problèmes de concentration, l’enfant étant constamment dans la crainte et l’angoisse d’être harcelé par ces camarades. La baisse soudaine des résultats scolaires, voire le décrochage ou le fait de sécher les cours doivent donc aussi faire l’objet d’une attention particulière.

Des traces de coups inquiétantes

Si les adolescents cherchent souvent à cacher ce qu’il se passe à l’école, certaines traces restent pourtant visibles. Un enfant qui présente régulièrement des hématomes ou des traces de coups peut être frappé par une bande malintentionnée, et non pas simplement victime d’une mauvaise chute.

La perte fréquente d'affaires

Le fait qu'un enfant perde souvent ses affaires (matériel scolaire, vêtements, téléphone etc.) ou qu'elles soient régulièrement endommagées sans explication peut aussi être un signe de racket ou de dégradations volontaires de la part de camarades de classe.

Des signes d'angoisse ou d'anxiété

Enfin, «il faut être attentif à tous les changements qui peuvent apparaître dans le comportement de l'enfant ou de l'adolescent : perte d'appétit, perte du sommeil, fatigue…» met en garde l’expert. En effet, l'angoisse et l'anxiété de l'enfant victime de harcèlement peuvent engendrer ce type de troubles et de changement du comportement. Ces fluctuations soudaines peuvent être les conséquences de la profonde souffrance de l’enfant harcelé et qui est sans cesse sur ses gardes.

Que faire si l'on est témoin ?

Ces quelques signes ne sont pas la preuve irréfutable qu’un enfant ou adolescent est victime de harcèlement, mais doivent tout de même alerter les parents.

S’ils constatent toutefois des faits de harcèlement, ou que l’enfant reconnaît en être victime, Jean-Pierre Bellon rappelle que le premier réflexe doit être d’appeler le 3018, numéro vert mis en place par le gouvernement pour lutter contre le harcèlement scolaire, qui les mettra en contact avec le référent harcèlement de l’académie où est scolarisé l’enfant.

Les témoins peuvent aussi directement contacter l’établissement scolaire en question, pour demander qu’il prenne en charge ce problème.

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