En direct
A suivre

Le Crif alerte sur l'explosion des actes antisémites en France, surtout après le 7 octobre

Ce mercredi soir, le Conseil représentatif des institutions juives (Crif) a livré un rapport bilan sur les actes antisémites en France. Leur nombre a été multiplié par 4 l'an dernier, notamment après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier.

«L'antisémitisme (...) dit quelque chose des sociétés où il se développe». C'est le lourd constat porté par Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Ce mercredi soir, l'organisation a publié un rapport pointant une «explosion des actes antisémites» sur le territoire.

Au total, ils sont au nombre de 1.676 en 2023, contre 436 en 2022, soit une multiplication par 4 en à peine un an. «Nous avions quelques dizaines d'actes par an dans les années 90, quelques centaines sur la période 2000-2022», a précisé Yonathan Arfi, qui souligne que ces chiffres ne sont «qu'une partie» des actes antisémites qui ont été signalés aux forces de l'ordre.

«Le 7 Octobre a servi de catalyseur à la haine»

En cause selon le Crif, les attaques du Hamas contre Israël, lors de l'opération «déluge d'Al-Aqsa» le 7 octobre dernier, qui a fait plus de 1.140 morts en Israël, ainsi que la réponse militaire israélienne à Gaza. La hausse atteint alors les 1.000% sur la même période par rapport à l'année 2022.

«Le 7 octobre a servi de catalyseur à la haine, en activant un antisémitisme latent, et en désinhibant le passage à l'acte», selon Yonathan Arfi. «Après le 7 octobre, on aurait pu avoir un effet d'empathie, un effet vaccin, ça a été le contraire.»

«Nous savions pertinemment que cette vague d'antisémitisme sur les réseaux sociaux allait se traduire par des passages à l'acte», explique quant à elle Muriel Ouaknine-Melki, présidente de l'organisation juive européenne, au micro de CNEWS.

En effet, dans 57,8% des cas, ces actes sont des atteintes aux personnes plutôt qu'aux biens. De même, dans plus de 40% des cas, il s'agissait de «propos et gestes menaçants» et majoritairement dans la sphère privée (32%) et sur la voie publique (20,4%), contre 7,5% sur Internet.

Autre donnée inquiétante selon l'organisation juive : 12,7% des actes antisémites ont lieu en milieu scolaire, surtout au collège. Ainsi, Yonathan Arfi déplore «un rajeunissement des auteurs d'actes antisémites» et soutient que «l'école n'est plus un sanctuaire de la République». «Pour la première fois depuis longtemps, les générations qui arrivent sont plus poreuses aux préjugés antisémites que les générations précédentes», a-t-il ajouté à nos confrères de l'AFP, en identifiant «trois carburants» à ce phénomène : «la haine d'Israël, l'islamisme et le complotisme».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités