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Le procès du «Madoff du Maine-et-Loire», qui avait escroqué plus de 15 millions d'euros, commence ce lundi

Celui qui a été surnommé par la presse le «Madoff du Maine-et-Loire», du nom du célèbre escroc américain mort en prison en 2021, doit comparaître jusqu'au 25 janvier. [LOIC VENANCE / AFP]

Surnommé le «Madoff du Maine-et-Loire», un homme est jugé à partir de ce lundi 8 janvier à Paris avec quatre autres personnes, pour avoir escroqué des familles aisées du Maine-et-Loire à hauteur de 15 millions d’euros.

Des dizaines de personnes arnaquées. Il est soupçonné d'avoir escroqué des familles aisées de Maine-et-Loire en les persuadant d'investir pour un total de 15 millions d'euros dans un fonds sis à Hong-Kong qui n'a jamais été rentable : un homme est jugé à Paris à partir de lundi avec quatre autres personnes.

Celui qui a été surnommé par la presse le «Madoff du Maine-et-Loire», du nom du célèbre escroc américain mort en prison en 2021, doit comparaître jusqu'au 25 janvier pour escroquerie, blanchiment de fraude fiscale et fourniture illégale de services financiers entre 2012 et 2014.

Un duo d’escrocs

Au début des années 2010, Guillain Méjane, diplômé d'une école de management et récemment licencié de chez Microsoft, s'était lancé dans le trading et a fondé avec un ami d'enfance, Gaëtan O., la société d'investissement Now For Tomorrow (NFT), spécialisée dans les «placements innovants alternatifs à haut rendement».

Le duo avait recruté dans son environnement proche, puis par bouche-à-oreille, en particulier dans des familles aux noms à particules, avec un argumentaire séduisant: «transparence totale», fonds «garantis à 100%», retraits possibles à tout moment et 10% reversés à des associations caritatives.

Mais fin 2014, les clients ont appris la faillite de NFT. Et les plaintes se sont alors multipliées, dont celle de Gaëtan O. contre son ancien associé qu'il accuse d'avoir mis en place une «pyramide de Ponzi», consistant à rémunérer les anciens investisseurs avec l'argent des suivants. A l'issue des investigations, ce dernier a néanmoins lui aussi été renvoyé devant le tribunal, pour complicité d'escroquerie notamment. Pendant l'instruction, Guillain Méjane, 41 ans, a vivement contesté toute manœuvre frauduleuse.

«Bien que l'état de santé de M. Méjane soit amoindri, il se présentera devant le tribunal correctionnel et répondra à l'intégralité des questions formulées par la juridiction, en ayant à cœur de préciser le rôle de chacun des protagonistes dans cette affaire», ont déclaré ses avocats, Thomas Amico et Pierre-Henri Baert.

Un préjudice supérieur important

Selon les enquêteurs, les deux hommes ont collecté 15,3 millions d'euros, dont 10,6 millions investis sur les marchés financiers via des sociétés de courtage. Près de 2 millions auraient servi au remboursement de certains investisseurs, 1 million à rémunérer un salarié à Londres et 1,6 million aux dépenses personnelles de Guillain Méjane.

Les investigations ont montré qu'il avait, notamment, acheté sa résidence principale pour 290.000 euros, financé son mariage en Italie et acquis une Ferrari à 330.000 euros. Seront aussi jugés son père, pour recel et blanchiment de fraude fiscale, ainsi que la tante et la grand-mère de Gaëtan O. pour cette seconde infraction.

Une cinquantaine d'investisseurs, qui n'ont pour la plupart jamais revu leur argent, se sont constitués partie civile. Ils «attendent la reconnaissance des responsabilités de chacun et les condamnations qui vont en découler, tant sur le plan pénal que sur le plan financier», a déclaré l’avocat Paul Le Fèvre, qui en défend plusieurs. 

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