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«Emir» en Syrie et déjà condamné, un jihadiste d'origine tchétchène a été déchu de la nationalité française

Entre 2019 et 2023, au moins une vingtaine de déchéances de nationalité ont été prononcées pour terrorisme en France, selon des chiffres officiels. [RAMZI HAIDAR / AFP]

Khassanbek Tourchaev, un Tchétchène de 53 ans, naturalisé en 2008, a été déchu de la nationalité française. Il est accusé d'avoir appartenu à un groupe jihadiste en Syrie en 2013 et 2014.

Une décision logique. Khassanbek Tourchaev, un Tchétchène naturalisé français en 2008, qui était notamment accusé d'avoir été «émir» d'un groupe jihadiste en Syrie en 2013 et 2014, a été déchu de la nationalité française par un décret publié ce mercredi 3 janvier au Journal officiel.

En 2019, il avait été condamné à une peine de dix ans de prison, assortie de la sûreté aux deux tiers, par la cour d'assises spéciale de Paris. Lors de son procès, Khassanbek Tourchaev avait reconnu s'être rendu en Syrie environ trois mois en 2013 et 2014. Il avait affirmé y être allé dans le but de chercher ses frères, et non pas pour faire la guerre.

Il était cependant accusé d'avoir participé à des combats et d'assurer une formation en explosifs à d'autres combattants. Il était aussi soupçonné d'avoir joué le rôle d'«émir» dans un groupe jihadiste, au sein de l'Émirat du Caucase affilié à Ahrar al-Cham, qui faisait lui-même partie du Front islamique.

Il affirmait n'avoir été «émir» qu'une quinzaine de jours. «Quand j'étais au front, un émir est mort pendant le combat, donc il fallait un supérieur. Les jeunes m'aimaient bien, ils m'ont demandé de prendre la succession», a affirmé l'accusé, qui avait été arrêté en 2015 en Moldavie.

Repéré dès 2005 pour son extrémisme religieux

Khassanbek Tourchaev, aujourd'hui âgé de 53 ans, a grandi à Grozny en Tchétchénie. Il est arrivé en France en 2002 où il a obtenu l'asile politique en fuyant la guerre. Il a été naturalisé en 2008. Dès 2005, il avait été repéré par les services de renseignement en raison de son extrémisme religieux. Il se décrit lui-même comme salafiste.

«Aujourd'hui, je suis sur la voie d'Allah», avait-il déclaré lors de son procès en 2019, avant d'affirmer que «la Syrie était un sujet clos» pour lui.  «La prison a changé beaucoup de choses en moi. Ce dont j'ai besoin, c'est ma famille», avait ajouté l'homme en situation de polygamie, père de plusieurs enfants qui vivent en Alsace. 

Entre 2019 et 2023, au moins une vingtaine de déchéances de nationalité ont été prononcées pour terrorisme en France, selon des chiffres officiels. 

La déchéance de nationalité peut être décidée en cas d'atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou en cas de condamnation pour infraction terroriste. Elle ne peut concerner que les binationaux qui ne sont pas nés en France.

La loi immigration adoptée en décembre par le Parlement prévoit d'étendre la mesure aux binationaux condamnés pour homicide volontaire contre toute personne dépositaire de l'autorité publique.

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