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Gérard Depardieu : l’acteur accusé de viol par une journaliste espagnole

La victime présumée dit s’être sentie «paralysée» au moment de l’agression qu’elle dénonce aujourd’hui dans l’espoir d’aider d’autres personnes. [Ammar Abd RABBO / El Gouna Film Festival / AFP]

La journaliste espagnole Ruth Baza annonce avoir déposé plainte contre Gérard Depardieu pour des faits remontant à 1995.

Gérard Depardieu face à de nouvelles accusations de violences sexuelles. La journaliste et écrivaine espagnole Ruth Baza a à son tour déposé plainte en Espagne contre l'acteur français pour viol pour des faits remontant à 1995 à Paris. Ce 12 octobre 1995, Ruth Baza avait 23 ans et Gérard Depardieu, 46 ans : la journaliste venait interviewer le comédien français à Paris pour la revue Cinemanía et c'est pendant cet entretien qu'elle dit avoir été violée. Jeudi dernier, l'auteure, aujourd'hui âgée de 51 ans, a déposé plainte auprès de la police espagnole, a-t-elle expliqué mardi à l'AFP, confirmant une information du quotidien espagnol La Vanguardia.

Elle a évoqué à l'AFP «une intrusion sans aucun consentement, à aucun moment» et dit s'être sentie «paralysée» durant les faits, qui ont eu lieu selon elle dans les locaux de l'ancienne société de production Roissy Films. Ruth Baza a parlé d'«une agression sexuelle» puisque en Espagne, ce délit inclut également le viol selon le code pénal. Mais, interrogée sur la nature des faits, elle a répondu qu'il s'agit bien d'un viol : «la police l'a qualifié ainsi». Contactés par l'AFP, la police et le parquet ont dit ne pas être en mesure de confirmer le dépôt de cette plainte, la troisième visant l'acteur pour violence sexuelle depuis 2018.

«Quand nous avons commencé l'interview, nous étions tous les deux debout, et je ne sais comment, tout d'un coup, il me prend dans ses bras. Il commence à m'embrasser partout sur le visage. Il m'a embrassée sur la bouche et je ne pouvais pas bouger», a raconté Ruth Baza à l'AFP. «Il m'a touché le corps et il m'a touché l'entrejambe, je ne pouvais pas bouger. Je ne pouvais pas bouger, et il m'embrassait, il m'embrassait», a-t-elle répété, disant qu'elle avait été «pétrifiée» et qu'elle ne «[sentait] rien».

La journaliste a expliqué avoir «complètement» oublié les faits jusqu'à ce qu'elle lise l'enquête publiée par le site d'information Mediapart en avril dans laquelle treize femmes accusaient l'acteur de violences sexuelles. Cet article a provoqué, dit-elle, «un déclic intérieur» et des «éclairs» de mémoire, corroborés par des notes personnelles de l'époque qu'elle raconte avoir retrouvées.

Faits prescrits

Sur le plan juridique, cette plainte a peu de chances d'aboutir, les faits étant a priori prescrits en France. Ruth Baza a expliqué avoir toutefois décidé de déposer plainte dans l'espoir que cela puisse «aider d'autres personnes» à faire de même.

Icône nationale française au même titre qu'Alain Delon ou Brigitte Bardot, connu dans le monde entier, Gérard Depardieu, dont la fille Julie a estimé qu'il était victime d'une «cabale», a longtemps semblé bénéficier d'une certaine indulgence. Et, ce, même après sa mise en examen pour viols, en 2020, à la suite d'une plainte d'une comédienne alors âgée d'une vingtaine d'années, Charlotte Arnould, des faits qu'il réfute.

Une deuxième plainte pour agression sexuelle a été déposée par la comédienne Hélène Darras, pour des faits a priori prescrits remontant à 2007 sur un tournage. L'acteur nie également ces accusations. 

Dans le même temps la diffusion début décembre d'un reportage de l'émission «Complément d'enquête» sur la chaîne de télévision France 2 a provoqué une nouvelle onde de choc. On y voit cette figure du cinéma français multiplier les propos misogynes et insultants en s'adressant à des femmes, n'épargnant même pas une fillette avec ses propos obscènes.

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