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Inceste : la Ciivise poursuit son travail avec l'ex-rugbyman Sébastien Boueilh comme coprésident et des missions supplémentaires

Sébastien Boueilh, ancien rugbyman lui-même victime de violences sexuelles lorsqu'il était enfant, a été choisi pour coprésider la Ciivise. [FRANCK FIFE / AFP]

Finalement prolongée dans ses fonctions, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles change toutefois de direction. Elle s'est également vu attribuer de nouvelles missions.

Après trois ans de travail, près de 30.000 témoignages recueillis et 82 recommandations formulées, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) se réinvente. Ce lundi 11 décembre, le gouvernement a annoncé son maintien, avec une autre direction et de nouvelles missions.

Le travail de la Ciivise devait prendre fin le 31 décembre, peu après la remise au gouvernement de son rapport énumérant les mesures à mettre en place pour mettre fin aux violences sexuelles qui touchent 160.000 enfants chaque année en France. Mais, après plusieurs appels de la part d'acteurs de terrain, d'élus et de personnalités plaidant pour sa prolongation, l'exécutif avait finalement promis de maintenir cette commission à la mi-novembre.

Jusqu'ici présidée par le juge pour enfants Edouard Durand, en collaboration avec la responsable associative Nathalie Mathieu, la Ciivise sera désormais conduite par l'ex-rugbyman Sébastien Boueilh, également président de l'association «Colosse au pieds d'argile», qui lutte contre les violences sexuelles, le harcèlement et le bizutage en milieu sportif.

Lui-même a été abusé sexuellement lorsqu'il était adolescent, entre 12 et 16 ans, par un proche de sa famille. L'ancien sportif sera aidé dans cette nouvelle mission par sa coprésidente, Caroline Rey-Salmon, pédiatre et experte judiciaire.

Ensemble, ils devront se pencher sur les nouvelles missions attribuées à la Commission, telles que la prise en charge des mineurs victimes de prostitution ou de pédocriminalité en ligne ainsi que celle des auteurs de violences sexuelles sur mineurs, sans oublier la formation des professionnels au contact des enfants «aux gestes les plus protecteurs».

Dans un communiqué, Sébastien Boueilh a promis de mettre sa «résilience au service de la Ciivise». «C’est un honneur et je mesure la responsabilité immense qui me revient de présider cette commission, écrit-il. Le constat, mis en lumière grâce aux travaux menés par la commission depuis 2021, participe de rappeler l’impérieuse nécessité de renforcer les politiques publiques en matière de protection des enfants face aux violences sexuelles.»

Le nouveau président de la commission estime qu'il est désormais «temps de rendre concrètes les préconisations formulées en nous engageant dans une phase opérationnelle, sur le terrain, tous les jours, auprès des victimes et de leur famille». Il évoque notamment le déploiement au niveau national d'une enquête auprès des mineurs victimes afin de «mieux comprendre ce qui leur a permis de parler mais aussi tous les freins rencontrés».

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